Blocage du dialogue : Edem Kodjo charge l‘UDPS

Samedi 21 Mai 2016 - 16:14

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Au cours d’un point de presse tenu à Kinshasa le 20 mai, le facilitateur de l’Union africaine a déclaré avoir l’impression que le parti d’Étienne Tshisekedi est en train de prendre le dialogue en otage.

« Je continue d’attendre la liste de l’opposition que l’UDPS m’a promise depuis le 26 mars ». Ces mots du facilitateur de l‘Union africaine, Edem Kodjo, prononcés lors de son point de presse tenu le 20 mai à Kinshasa, traduisent tout son embarras à piloter le processus devant conduire au dialogue entre Congolais. L’ancien Premier ministre togolais peine, en effet, à concilier les vues autour de cette option nonobstant l’adhésion d’une grande partie de la classe politique. On en est aujourd’hui à la Constitution du fameux comité préparatoire censé poser les jalons de ce forum national. Visiblement, c’est de l'UDPS que paraît provenir le blocage, à en croire Edem Kodjo constamment tourné en bourrique par ce parti réputé versatile dans ses prises de position.

Alors qu’il y a peu, cette formation politique avait annoncé pour imminente la publication de la liste de ses délégués au comité préparatoire s’accordant à dire qu’un modus vivendi avait finalement été trouvé par rapport à ses revendications, force est de constater que rien n’a été fait. Le liste promise n’a jamais atterri sur la table du facilitateur. L’autre difficulté tient au fait que l'UDPS cherche à s’interposer dans le choix des délégués de l’opposition au comité préparatoire après avoir revendiqué à lui seul six des douze postes prévus pour cette composante. En remettant toujours à plus tard la liste de ses délégués, le parti d’Étienne Tshisekedi se joue d’Edem Kodjo qui n’a pas hésité à dire qu’il prenait le dialogue en otage. Faisant contre mauvaise fortune bon cœur, le facilitateur togolais n’arrête cependant pas de multiplier les appels de pied en direction de l’UDPS dont le peu d’empressement à s’exécuter inquiète.

Loin d’accuser le coup, Edem Kodjo espère néanmoins que ce parti d’opposition, sans lequel le dialogue n’aurait aucun sens, reviendra aux bons sentiments. « Quel est le sens de ce dialogue qui laisserait de côté des acteurs importants de l’opposition, comme ceux l’UDPS ? (…) Il n’y aura pas de dialogue politique sans l’UDPS », a-t-il déclaré tout en indiquant que la balle est désormais dans le camp du parti cher à Étienne Tshisekedi. En plus du fait que ce parti ne se présente pas aux réunions visant à surmonter l’obstacle de la répartition du quota de l’opposition, il trouve l’occasion d’exhumer ses préalables tout en exigeant des garanties liées à sa participation. 

Évoquant les exigences que continue de poser son parti et pour lesquelles aucun compromis n’a pas encore été trouvé avec le facilitateur, Bruno Tshibala (secrétaire général adjoint et porte-parole de l’UDPS) cite la conformité du dialogue à la feuille de route du parti publiée en 2015, la mise sur pied d’un panel de cofacilitateurs pour appuyer le facilitateur attitré dans sa tâche et la garantie de bonne fin quant à l’application des résolutions qui en sortiraient.      

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Edem Kodjo et Étienne Tshisekedi

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