Boulevard énergétique

On ne s’en aperçoit que très peu pour le moment, ceux qui élèvent leur doute au rang du refus de voir encore plus. De fil en aiguille, le Congo chemine, avec des gains substantiels, sur son ambitieux projet d’offrir l’électricité aux localités situées le long de la dorsale Pointe-Noire-Brazzaville-Ouesso. Avant ce « boulevard énergétique » en cours de réalisation, la route bitumée a déjà accompli son bonhomme de chemin sur cet axe, qui arpente le Congo de l’extrême sud, à Pointe-Noire, à l’extrême nord, dans la Sangha. Remplissez donc votre réservoir, car cela est long à parcourir, mais beau à voir, et vous ferrez le tour du Congo en voiture.  

 Ceci n’est pas une digression : depuis 2012 se réalisent à Liouesso, sur la rivière Lengoue, dans le département de la Sangha, les travaux du barrage hydroélectrique qui alimentera les principales villes de cette partie du Congo. Conduits par la société chinoise China Gezhouba Group CO., LTD, ces travaux sont sur le point de s’achever ainsi qu’en témoignent les essais techniques en cours depuis quelques semaines à Ouesso, le chef-lieu de la Sangha. Ouesso qui a bénéficié de la construction d’une quarantaine de kilomètres de voiries urbaines durant « la municipalisation accélérée » lancée en 2015, est une ville promise à un bel avenir du fait des potentialités économiques qui gorgent sa terre d’ancrage et aussi du dynamisme de ses habitants.

Toute proportion gardée, l’interconnexion à terme des lignes de Liouesso à celles d’Imboulou dans le Pool-Plateaux, de Moukoukoulou, dans la Bouenza, du Djoué, à Brazzaville et de la centrale à gaz du Kouilou-Pointe-Noire augmentera à coup sûr l’e pourcentage de fourniture des ménages congolais en électricité. Il restera à la société historique de cet ensemble, la SNE (Société nationale d’électricité) en l’occurrence de se mettre au niveau du challenge de gestion de toutes ces infrastructures. C’est à ce prix seulement qu’elle pourrait rétablir son rapport de confiance, en dents de scie, avec sa clientèle. Cette dernière n’étant pas quant à elle exempte de reproches non plus puisque les cas d’incivisme sur les lignes d’approvisionnement du courant sont toujours signalés à divers endroits.

Pour dire combien les deux « boulevards » (énergétique et routier) sont un saut vers l’accroissement de l’activité socioéconomique nationale, observons comment, sur les deux parcours, frémissent des initiatives individuelles plus ou moins rentables pour ceux qui les exercent. Des boissons de toutes sortes aux produits agricoles, d’élevage et de chasse, du montage des petites stations de vulcanisation à des salons de coiffure et bien d’autres activités connexes, les hommes et les femmes qui se lèvent tôt prennent en marche le train de cette nouvelle donne. Ils récolteront cela va sans dire le grand bénéficie de leur investissement le moment venu. A cette étape, évidemment, il s’agit pour ces derniers de mieux s’organiser pour consolider leurs activités, pour les grands investisseurs de se projeter sur le futur. Ce n’est un secret pour personne: le lien entre électricité et bien-être est d’une actualité qui n’a pas besoin de lumière, il est évident !