Burkina Faso : la durée de la transition fixée à trois ans

Mardi 1 Mars 2022 - 13:45

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Une charte constitutionnelle de la transition a été signée, le 1er mars au Burkina Faso, par le chef de la junte, Paul-Henri Damiba. La durée a été fixée à trente-six mois avant de nouvelles élections pour lesquelles le président de la transition ne sera pas éligible.

La charte stipule, entre autres, que la durée de la transition est fixée à trente-six mois à compter de la date de l'investiture du président, qui ne sera pas éligible aux élections présidentielle, législatives et municipales qui seront organisées pour mettre fin à la transition. La disposition s'applique également aux vingt-cinq membres du gouvernement de transition dont le Premier ministre est une personnalité civile.

Outre le président et le gouvernement, les organes de la transition comprennent un « Conseil d'orientation et de suivi de la transition », fixant « les grandes orientations de la politique de l'Etat », et une « Assemblée législative de transition » composée de soixante-quinze membres, selon la charte.

Toujours selon cette charte, les principales missions de la transition seront de «  lutter contre le terrorisme, restaurer l'intégrité du territoire national » ; en « assurer la sécurité »; « apporter une réponse efficace et urgente à la crise humanitaire et aux drames socioéconomiques et communautaires provoqués par l'insécurité ». Elle devra également « renforcer la gouvernance et la lutte contre la corruption ».

Le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, 41 ans, qui a déjà prêté serment le 16 février dernier devant le Conseil constitutionnel, sera investi le 2 mars par les assises. Rappelons qu’il a pris le pouvoir après deux jours de mutinerie dans plusieurs casernes du pays, renversant le président Kaboré.

Des discussions sur la charte devraient rapidement s'engager désormais avec la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'ouest (Cédéao) qui a suspendu le Burkina Faso de l'organisation, le 28 janvier, en raison du coup d'Etat. L’institution ouest-africaine avait demandé aux nouvelles autorités de présenter un calendrier « raisonnable pour le retour à l'ordre constitutionnel ».

En effet, la durée des transitions est au cœur des négociations entre les pays de la région touchés par les putschs et la Cédéao qui réclame qu'elles soient les plus courtes possibles. Cette dernière a jugé « inacceptable » celle de cinq ans exigée par le Mali et ne cesse de réclamer un calendrier à la Guinée qui refuse de se voir imposer un quelconque délai.

Yvette Reine Nzaba

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