Burkina Faso : l’ossature de la transition civile se dessine

Jeudi 13 Novembre 2014 - 15:45

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L’homme fort burkinabè, le lieutenant-colonel Isaac Zida a finalement accepté de céder la présidence du Parlement de transition aux civils, un poste que l’armée réclamait au départ. Même si sur le fond l’armée et les civils semblent s’accorder, quelques discordes existent sur la forme.

Le principe d’une transition civile reste en vigueur. Pour la deuxième journée, les militaires ont accepté de participer aux côtés de l'opposition, de la société civile et des autorités religieuses et traditionnelles à une commission de négociations.

L’exigence de l’armée de diriger le Parlement de transition a été l’un des points majeurs de discorde lors des discussions entre les acteurs de cette crise depuis la chute de Blaise Compaoré le 31 octobre dernier à la suite des manifestations populaires.

La répartition des sièges a également été abordée. L’opposition entend se positionner davantage sur le terrain. Au départ, l’armée prévoyait répartir équitablement les sièges entre les différentes parties, notamment l’ex-majorité pro-Blaise Compaoré, partis politiques, société civile et l’armée. Là enfin, l’armée semble disposée à réduire sa propre participation au sein du CNT.

L’armée serait prête à accepter que l’Assemblée nationale de transition soit dotée d’un réel pouvoir législatif. Alors qu’au début, elle prévoyait un organe simplement consultatif.

L’avant-projet de la charte constitutionnelle de transition prévoit également, une instance « de la réconciliation nationale et des réformes ». Dans cet organe sera mise en place « une commission vérité et réconciliation », chargée de faire la lumière sur les crimes économiques et de sang commis sous le régime de Blaise Compaoré.

Par ailleurs, d’autres points culminants figurant dans l’avant-projet de la charte de transition restent à élucider. Le texte dispose que le président de la transition sera un civil et a le pouvoir de désigner le Premier ministre, chef du gouvernement de transition. À son tour, le Premier ministre nommera les 25 membres de son gouvernement.

L’armée et les forces vives de la nation ne semblent pas s’accorder sur les articles relatifs aux modes de désignation des dirigeants de la transition. Si l’armée approuve la présidence civile du Parlement de transition, elle souhaite que ça soit elle-même qui désigne cette personnalité.  Les forces vives s’y opposent et proposent que ce civil soit choisi par ses propres pairs.

Le lieutenant-colonel Isaac Zida avait indiqué des précédentes rencontres qu’aucune des autorités de transition ne pourra participer aux prochaines élections. Sur ce point, aucune réaction pour ou contre, n’est jusqu’alors constatée.

 

 

Fiacre Kombo (stagiaire)