Burundi: l’opposition a rejeté le médiateur de l’ONU

Samedi 6 Juin 2015 - 14:01

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Saïd Djinnit, le médiateur des Nations unies nommé médiateur dans la crise burundaise par le secrétaire général Ban Ki-moon est récusé par les partis politiques du pays qui l’accusent de partialité.

Dans une lettre adressée au secrétaire général, l’opposition burundaise a demandé au patron de l’ONU de « désigner un autre médiateur » à la place de Saïd Djinnit. Les partis politiques de l’opposition reprochent à Saïd Djinnit d’avoir montré un penchant pour le gouvernement lors du dialogue qu’il a mené entre les deux parties pour désamorcer la crise burundaise.

En clair, l'opposition estime que l'envoyé spécial de l'ONU a jusqu’ici soutenu le principe d'un troisième mandat du président burundais Pierre Nkurunziza. Et cela depuis le sommet des pays de l’Afrique de l'Est consacré le dimanche dernier à la crise dans ce pays.

Pour tenter de résoudre cette crise, l'ONU a initié au cours du mois dernier des discussions entre les parties impliquées à savoir le camp présidentiel, l'opposition et la société civile, mais celles-ci sont restées dans l'impasse. Les principaux points auxquelles ces négociations achoppent portent, entre autres, sur l'arrêt des manifestations contre le président Nkurunziza et le retrait de sa candidature à la présidentielle.

L’actuel président burundais, il faut le noter, fait face à un vaste mouvement de contestation depuis l’annonce de cette candidature en fin avril dernier. Les violences qui s’en sont suivies  se sont soldées par la mort de près d’une quarantaine de personnes. Devant cet état de choses, les pays de l’Afrique de l’Est ont décidé du report d’un mois et demi des élections. C’est ainsi que les scrutins législatifs et communaux, censés se tenir le vendredi 5 juin avant la présidentielle le 26 juin, ont été repoussés à une date ultérieure.

Depuis lors, le Burundi est plongé dans une crise politique, née justement de la candidature contestée du président Pierre Nkurunziza à un 3e mandat. L’opposition burundaise, estimant qu’une troisième candidature du président sortant est anticonstitutionnelle, avait appelé à manifester de manière discontinue contre le régime, provoquant une vague de violences susmentionnées et de répression de la part des autorités contre les manifestants. La situation s’était davantage compliquée suite à la tentative de coup d’Etat du 13 mai perpétré par le Général Godefroid Niyombaré, un ancien compagnon d’armes de l’actuel président burundais.

 

Nestor N'Gampoula

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