Calendrier des élections locales : l’abbé Malumalu pas prêt à revoir sa copie

Acculé par une opposition politique qui tient à le voir rendre tablier, l’abbé Apollinaire Malu Malu a choisi le cadre d’une rencontre avec les organisations de la société civile du Nord-Kivu et les partis politiques à Goma pour répondre, pour la énième fois, à ses détracteurs. Ces échanges organisés le 9 août devraient permettre d’avoir une perception plausible sur la problématique de fiabilisation du fichier électoral et celle de la cartographie lancée depuis quelques mois sur l’ensemble du pays. Profitant de l’occasion, le président de la Commission électorale nationale indépendante (Céni) en a profité pour recadrer le débat engagé par l’opposition et la communauté internationale au sujet de l’élaboration d’un calendrier global intégrant les scrutins législatives et présidentielle. Là-dessus, les propos du prélat catholique ont été clairs. Il ne changera pas d’un iota ses prévisions d’autant plus que personne, a-t-il déclaré, n’a le droit de l’y contraindre. Pour l’Abbé Malumalu, seule son institution est habilitée à conduire le processus électoral en RDC et toute pression ou intimidation, d’où qu’elles viennent, sont sans objet. Le calendrier des élections locales de 2015 tel que publié ne sera pas changé, a-t-il indiqué.

« La Céni n’a pas de souffleur et ne peut recevoir une quelconque pression », a martelé l'abbé Apollinaire Malumalu tout en faisant observer que son travail consiste à organiser et assurer la régularité des élections. Il est hors de question pour la Céni de partager cette prérogative avec qui que ce soit, fût-il l’envoyé spécial de Barack Obama dans les Grands lacs. L’on se souvient que lors de son récent passage en RDC, Russ Feingold avait insisté pour que soit publié un calendrier consensuel et inclusif incluant même les élections de 2016, tirant à son appui le prétexte de garantie et d’assurance à donner à la population. « La Céni ne cédera à aucune pression », s’est contenté de rassurer l’abbé président qui a maille à partir avec une frange de l’opposition radicale en croisade judiciaire contre lui pour « atteinte » aux droits garantis aux particuliers et surtout la violation des lois de la République. Non convaincue par les réponses de l’abbé Apollinaire Malumalu, l’opposition continue de croire à une stratégie que concocterait l’homme de Dieu pour assurer à Joseph Kabila un troisième mandat au-delà de 2016 via des scrutins tronqués.