Calendrier électoral : le groupe parlementaire MLC et alliés dénonce l’instrumentalisation de la Céni

Mercredi 25 Juin 2014 - 18:30

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Le regroupement politique propose que l’organe en charge des élections en RDC mette d’abord fin aux institutions hors mandat et ensuite organise les élections présidentielle et législatives de 2016 dans les termes constitutionnels.

« Le groupe parlementaire Mouvement de libération du Congo (MLC) et alliés réitère son opposition au calendrier électoral publié par l’abbé Apollinaire Malumalu et toutes les méthodes planifiées par ce dernier afin de rééditer le hold-up électoral des échéances passées ». Cette prise de position découle d’une déclaration du groupe parlementaire MLC et alliés rendue publique le 25 juin à l’issue d’une conférence de presse animée par le député Alexis Lenga à la place GB. Parlant au nom du groupe MLC et alliés à l’Assemblée nationale, son président Alexis Lenga a fait part des recommandations précises à la Céni censée lui permettre de sauver ce qui peut l’être encore. Pour le MLC et alliés, le fait de commencer les élections par les urbaines, municipales et les locales « constitue une stratégie visant à renvoyer aux calendes grecques les élections provinciales, sénatoriales et des gouverneurs qui étaient prévues en 2011 ainsi que les présidentielle et les législatives de 2016 ».

Ce regroupement politique estime que cette approche dissimule mal une tentative de faire bénéficier un troisième mandat aux députés provinciaux, aux sénateurs et aux gouverneurs qui sont actuellement hors mandat parce qu’élus depuis 2006. Les élections prochaines étant la suite du processus de 2011, le groupe parlementaire MLC et alliés propose que la Céni mette d’abord fin aux institutions hors mandat et ensuite organise les élections présidentielle et législatives de 2016 dans les termes constitutionnels. Et par rapport au président de la République, il dénonce une stratégie de maintien au pouvoir au-delà de 2016 avec comme suite logique les contestations et les risques du chaos. « Nous sommes persuadés que le moment venu, l’abbé Malumalu dira qu’il n’y a pas d’argent pour organiser ces élections dans le délai constitutionnel », a indiqué Alexis Lenga.

En plus de cela, les députés membres du MLC et alliés considèrent que la modification du mode de scrutin pour l’élection des députés provinciaux viole l’article 220 et réduit le droit de vote reconnu aux citoyens tout en favorisant l’achat des consciences. Et devant ce qu’ils qualifient d’entêtement du président de la Céni décidé de maintenir son calendrier contre vents et marrées, ils se proposent « de saisir le Conseil de sécurité qui, à son tour, devra prévenir la Cour pénale internationale des conséquences dangereuses éventuelles du comportement de l’abbé Malumalu sur la population congolaise ». Ils comptent, par ailleurs, sur la maturité politique des membres du bureau de l’Assemblée nationale et du Sénat pour ne pas inscrire au calendrier des prochaines sessions les quatre projets de lois venant du gouvernement dont trois concernent les matières électorales et un se rapportant à quelques dispositions constitutionnelles. Ceci pour la bonne et simple raison que les matières faisant l’objet de ces projets de loi sont encore en discussion dans la classe politique.

Le groupe parlementaire MLC et alliés dénonce aussi l’instrumentalisation de la Céni et des autres institutions (Parlement et gouvernement) dans le but inavoué de torpiller le processus électoral. En témoigne la publication par la Céni du calendrier électoral alors que l’Assemblée nationale ne s’y est pas encore prononcée. Le fait pour le gouvernement d’avoir délibéré illico presto sur les quatre projets de lois susdites et de les avoir transmis rapidement au bureau de deux chambres du Parlement en exécution des options levées à Kingakati, traduit, d’après le MLC et alliés, l’assujettissement de la Céni aux caprices d’une majorité aux abois.

Évaluant la session ordinaire de mars 2014, le groupe parlementaire MLC et alliés note que seulement un quart des matières ont été traitées sur les soixante-dix inscrites au calendrier de cette session. Les matières importantes à l’instar du projet de loi organique portant programmation des installations de nouvelles provinces et la proposition de loi organique portant institution, organisation et fonctionnement de l’agence nationale de lutte contre la corruption, n’ont pas été débattues. Il en est de même du contrôle budgétaire de 2014 et du rapport annuel de la Céni conformément à l’article 28 de la loi organique régissant cette institution d’appui à la démocratie.           

 

 

 

 

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Alexis Lenga, président du groupe parlementaire MLC et alliés