CAN 2015 : une victoire historique et une bonne opération comptable pour les Diables rouges

Jeudi 22 Janvier 2015 - 12:45

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

Vainqueurs du Gabon sur un score d’un but à zéro (Oniangué, 48e), les Diables rouges ont renoué avec un succès qui les fuyait depuis quarante et un ans. La sélection congolaise se place ainsi à la tête du groupe A et prend une option sérieuse pour la qualification en quarts de finale.

Mercredi soir, sur la pelouse du stade de Bata, les Diables rouges ont fermé une parenthèse longue de quarante et un ans. Un cycle d’échec entamé au lendemain d’un ultime succès, déjà historique à l’époque, sur le Zaïre, le 5 mars 1974. Depuis les différentes sélections congolaises n’avaient glané que 5 points (1 nul en 78, 2 nuls en 1992, 1 en 2000 et le score de parité du match d’ouverture face à la Guinée équatoriale).

Plus encore que l’histoire, les Diables rouges de Claude Le Roy ont marqué les esprits face au Gabon. Tactiquement et collectivement, Prince Oniangué et ses coéquipiers ont su élever leur niveau, après une prestation inaboutie face au Nzalang équato-guinéen.

Alors que plusieurs éléments avaient déçu, ils ont cette fois répondu présent (voir par ailleurs) pour mettre en échec les offensives gabonaises. Comme souvent, Pierre-Emerick Aubameyang n’a pas brillé face au Congo car il a été muselé par une équipe généreuse et solide.

Pour mettre en échec des Panthères très sures d’elles après leur victoire initiale face au Burkina, Claude Le Roy a tissé une toile d’araignée dense : devant une défense à quatre Baudry-Babélé-Moubio-Bissiki, le milieu à trois Ndinga-Oniangué-Gandzé était épaulé, dans les couloirs, par Bouka Moutou à gauche et Doré à droite. En électron libre, Bifouma était chargé d’exploiter la moindre faille, tout en empêchant les relances gabonaises.

Héroïque et appliquée, l’équipe congolaise a parfois plié, mais comme le roseau de La Fontaine, elle n’a jamais rompu. Les cœurs des supporteurs se sont parfois emballés sur des actions des jaune et bleu, mais soit Mafoumbi (4e sur Bulot, 19e devant Evouna, 45e sur un coup franc d’Aubameyang,…), mais les Congolais ont su conserver l’avantage acquis au retour des vestiaires par Prince Oniangué, qui trompait Ovono du droit(48e). Le Rémois aurait d’ailleurs pu doubler le score, du gauche et de l’entrée de la surface, quelques minutes plus tard, mais Ovono s’est cette fois interposé.

Les prestations individuelles (voir par ailleurs) ont magnifié le collectif et valident les choix, parfois décriés, du staff de Claude Le Roy. Tout n’a pas pour autant été parfait : l’on pense en particulier aux coups de pieds arrêtés offensifs, mal exploités, que ce soit sur corners ou sur coups francs. Paradoxalement, l'unique but du match est consécutif à un corner, mais les Diables rouges peuvent progresser dans ce domaine. Le carton reçu par Boris Moubio (45e) est lourd de conséquence, puisque le défenseur sera de fait suspendu pour la confrontation face au Burkina. L’occasion pour les suppléants potentiels (Igor Nganga, Atoni Mavoungou) d’entretenir la saine concurrence qui permettra à l’équipe de continuer sa progression.

Dès leur retour à l’hôtel Carmen, les joueurs ont su redescendre sur terre, aidés par un staff soucieux d’éviter une éphorie destructrice. Car ce succès place certes les Rouges dans une situation favorable, mais rien n’est acquis. Car une défaite face au Burkina menacerait tout l’édifice congolais. Et l’ambition venant en gagnant, l’équipe congolaise serait inspirée de conserver la première place pour rester à Bata, où les conditions sont bien meilleures qu’à Ebebiying, où se rendra le deuxième du groupe.

 

Camille Delourme et James Golden Eloué

Légendes et crédits photo : 

Le onze de départ historique (crédits photo adiac)