Caritas : l'étude indépendante sur l’alignement du budget 2018 de l’Etat congolais aux ODD publiée

Mardi 15 Décembre 2020 - 17:16

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

La réalisation de l'étude indépendante, cadrant notamment avec l’agenda 2030 lié aux objectifs de développement durable (ODD), a été rendue possible grâce à l’appui technique et financier du Pnud. Le rapport final de cette analyse a été présenté dernièrement au centre d’accueil de la Caritas à Gombe en présence du vice-ministre du  Budget, Dr Félix Momat Kitenge, des membres de la société civile et des partenaires au développement.

 

L'étude a analysé l’exécution du budget 2018 de la RDC, outil par excellence de la traduction de la politique gouvernementale, sous l’angle des ODD. Elle a, en outre, passé en revue les questions essentielles de la nature du budget par rapport aux ODD d’une part et de la politique fiscale et budgétaire en RDC d’autre part, sous le prisme des ODD. Le rapport ad hoc de quatre-vingt-dix pages de cette étude formule les principales recommandations regroupées en quatre points : alignement du cadre budgétaire sur les priorités nationales ODD ; allocations budgétaires (votées et exécutées) dédiées aux ODD ; efficacité de la politique budgétaire ; promotion des best practices.

S’agissant de l’alignement du cadre budgétaire sur les priorités nationales ODD, l’étude de Caritas révèle que le budget 2018 n’a pas été aligné sur les priorités nationales des ODD.  « A propos de l’alignement du cadre budgétaire sur les priorités nationales ODD, les analyses ont démontré que le budget 2018 n’a pas été aligné aux ODD. Plusieurs arguments attestent cela », souligne le rapport de l’étude. « Aussi  l’étude propose-t-elle des recommandations structurelles et correctives pour l’alignement efficace des budgets de l’Etat congolais sur ses priorités ODD de manière claire et pertinente. L’importance de ces recommandations est qu’elles requièrent une action véritablement citoyenne pour leur mise en œuvre afin de permettre au gouvernement congolais de remplir les engagements pris dans le cadre de l’adoption des ODD de l’Agenda 2030 », a plaidé le secrétaire exécutif de la Caritas-Congo, Boniface Nakwagelewi ata Deagbo dans la préface dudit rapport.

 Dans l’avant-propos du rapport de cette étude, le représentant Résident du Pnud en RDC, Mr Dominic SAM, a relevé :  « Les résultats de l’étude montrent globalement un faible alignement du budget 2018 aux priorités ODD. En effet, bien que des progrès budgétaires aient été constatés dans les ODD 1-5-10-16-17, les crédits budgétaires alloués aux autres ODD sont demeurés en deçà de leur niveau optimal. Par-delà ce déficit, l’intérêt de l’étude réside toutefois dans la pertinence et la qualité de ses recommandations. L’étude propose, en effet, des pistes de formulation des cadres budgétaires orientés sur les ODD et des stratégies d’alignement des investissements publics sur les ODD, qui contribueront, nous en sommes persuadés, à améliorer le niveau d’alignement des budgets ultérieurs aux priorités ODD ».  

Présent à la cérémonie de la publication de cette étude dont la réalisation a été confiée à M.Oasis Kusodila, le vice-ministre du Budget, Félix Momat représentant le vice-Premier ministre, ministre du Budget a, certes, reconnu que les conclusions de l’étude  sont pessimistes sur l’alignement du budget de l’Etat aux priorités ODD, mais, a-t-il fait savoir, nous sommes déterminés dans le cadre de la réforme des finances publiques en cours à mettre en place des budgets programmes axés sur les résultats dès l’exercice budgétaire 2021.

Pour relever ce défi, Félix Momat Kitenge a sollicité l’appui des partenaires au développement. Il a, par ailleurs, souligné que quant aux dépenses publiques réalisées (hors dons), elles sont restées inférieures à 11% du PIB, sur ces quatre dernières années, contre une moyenne de 18% pour les autres pays africains subsahariens. « Ce niveau déprimé des dépenses pourrait hypothéquer les chances du pays d’atteindre ses objectifs de développement durable à l’horizon 2030 », a-t-il  laissé entendre tout en ajoutant : « Cependant, au terme de la transition politique de 2019, le nouveau gouvernement a relevé le niveau des dépenses publiques à 19,0% du PIB en 2020 contre 10% en 2019, impulsées par les programmes sociaux du gouvernement ; un important accroissement des dépenses d’investissement de soutien à la croissance  et une forte augmentation des dépenses salariales, pour améliorer le pouvoir d’achat des masses laborieuses longtemps oubliées.»

Blandine Lusimana

Légendes et crédits photo : 

Le vice-ministre du Budget, Félix Momat, lors de la présentation de l'étude de Caritas

Notification: 

Non