Centrafrique : décès confirmé de Sidiki Abass

Lundi 5 Avril 2021 - 12:15

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L’un des principaux groupes armés de Centrafrique, membre d’une coalition rebelle qui cherche à renverser le régime du président Faustin Archange Touadéra, a confirmé, le 4 avril, la mort de son chef, Sidiki Abass, à la suite de blessures reçues lors d’une attaque.

Selon un haut responsable du mouvement 3R, Sidiki Abass est décédé « suite aux blessures graves qu’il a subies pendant les attaques qui ont eu lieu précisément à Bossembélé le 16 novembre 2020 ».

La rumeur du décès de Sidiki Abass courait depuis des mois. Mais jusqu’à présent son groupe refusait de le confirmer. Selon le communiqué du mouvement, les blessures qui l’ont vu succomber remontent au 16 novembre 2020, soit un mois avant le début de l’offensive rebelle contre le pouvoir de Bangui. Mais plusieurs sources sécuritaires et onusiennes affirment que c’est en décembre dernier qu’il aurait été gravement touché au cours d’une embuscade contre l’un de ses convois.

À l’origine, le mouvement 3R (Retour, Réclamation et Réhabilitation), constitué en majorité de peuls, avait été formé pour défendre cette communauté d'éleveurs nomades dans le nord-ouest de la Centrafrique, où les conflits avec les paysans sédentaires sont récurrents.

En décembre 2020, Sidiki Abass et son mouvement avaient rejoint la Coalition des patriotes pour le changement (CPC), une alliance de groupes armés centrafricains qui a lancé une offensive à deux semaines de l’élection présidentielle pour empêcher la réélection du président Touadéra et renverser son régime.

Bien équipés, les 3R ont été en première ligne des combats contre les forces pro-gouvernementales, parvenant à progresser jusqu’à une centaine de kilomètres de Bangui.

Depuis janvier, les troupes centrafricaines, assistées par des centaines de militaires rwandais et de paramilitaires russes mènent une contre-offensive contre la CPC, qui a permis de libérer la plupart des localités occupées par les rebelles en décembre.

Les 3R ont perdu beaucoup de terrain, mais ils restent toujours une sérieuse menace dans le nord-ouest, où la connaissance de la zone leur permet d’évoluer à l’écart des rares pistes accessibles aux véhicules des forces gouvernementales.

Yvette Reine Nzaba

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