Centrafrique : des rebelles proches de François Bozizé contrôlent des localités du Nord-Ouest

Mardi 10 Septembre 2013 - 16:06

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Selon des sources militaires, la situation reste toujours tendue au nord-ouest du pays où des partisans armés de l’ex-président centrafricain, François Bozizé, tenaient mardi des villages situés aux alentours de Bossango, à quelque 250 km de Bangui

Pour Lévy Yakété, porte-parole du général Bozizé renversé le 24 mars dernier par l’Alliance Séléka de l’actuel président Michel Djotodia, l’heure a enfin sonné pour que le président déchu revienne à la tête de la Centrafrique. « À travers ces attaques, les FACA ont donné une réponse aux exactions inadmissibles des éléments du Séléka contre la population (…). C’est le début des opérations destinées à remettre au pouvoir le président Bozizé qui a été démocratiquement élu et à rétablir l’ordre constitutionnel », a-t-il précisé.

Même si le contrôle des localités du nord-ouest n’était pas toujours confirmé de source indépendante le même jour, un officier qui a requis l’anonymat a néanmoins indiqué que les éléments de François Bozizé avaient investi quelques villages de cette partie du pays et les contrôlaient. « Des villages situés autour de Bossangoa sont toujours tenus par les hommes se réclamant de l’ex-président. Mais les forces de défense et de sécurité (Séléka) contrôlent la ville de Bossangoa », a-t-il affirmé.

François Bozizé, qui a dirigé la Centrafrique pendant dix ans, est originaire de la préfecture d’Ouham, dont Bossangoa est le chef-lieu. Lors de son passage en France en août dernier, il s’était dit prêt à reprendre le pouvoir si l’occasion se présentait. L’ancien président avait indiqué qu’il privilégierait la voie du dialogue, parce que selon lui, « la voie des armes ne vient que lorsque la solution politique n’est pas trouvée ». À en croire des témoins, les derniers affrontements entre les partisans de François Bozizé et des hommes restés fidèles à Michel Djotodia aggravent une situation sécuritaire et humanitaire déjà chaotique depuis la prise du pouvoir par la coalition Séléka dont les combattants sont accusés d’exactions, de violences et de pillages à répétition contre la population.

Après les combats du week-end dernier et de lundi, entre les deux camps adverses dans les environs de Bossango, le gouvernement centrafricain et la FOMAC ont annoncé que plus de 70 personnes avaient trouvé la mort dans ces affrontements. « Les forces du ministère de la Défense ont perdu cinq hommes et il y a eu plus de cinquante tués parmi les assaillants et les civils lors des combats de samedi et dimanche », a déclaré Guy Simplice Kodégué, porte-parole de Michel Djotodia.

Le Haut commissariat de l’ONU pour les réfugiés estime à 200.000 le nombre de personnes déplacées déjà enregistrées en raison de ces violences. Les pays voisins comme le Tchad, le Cameroun et la République démocratique du Congo (RDC) ont reçu plus de 62.000 personnes depuis le début de la crise en septembre 2012. Au moins huit villages ont été incendiés au cours de récentes violences dans le nord du pays, a ajouté le HCR.

Nestor N'Gampoula