Centrafrique : la ville de Bangui s’enfonce dans le chaos

Mardi 19 Novembre 2013 - 17:30

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Depuis le coup d’État du 24 mars dernier et le renversement de François Bozizé par Michel Djotodia, la situation est devenue préoccupante dans la capitale centrafricaine. La ville est le théâtre depuis plus d’une semaine d’une recrudescence de la violence, marquée par des vols à main armée et des exécutions sommaires et extrajudiciaires

Devant l’insécurité qui règne à Bangui et dans d’autres parties du pays, le Conseil de sécurité de l’ONU envisage de déployer 6.000 à 9.000 Casques bleus sur place, au cas où les violences se poursuivraient. C’est ce qui ressort du rapport présenté par le Secrétaire général de l’ONU. Dans ce texte, le chef des Nations unies estime que le déploiement d’une telle force s’avère nécessaire d’autant que la Centrafrique n’a pas les moyens d’assurer seule la sécurité de la population sans un soutien international.

Dans le cadre de cette future mission de paix, la France n’attend plus qu’une résolution de l’ONU pour renforcer sa présence militaire dans le pays. Des sources sûres avancent qu’elle devra passer de 400 actuellement à 1.200 hommes.

Le rapport du Secrétaire général évoque néanmoins le respect de la primauté à donner à la Force africaine pour faire face à la multiplication des violences en Centrafrique mais, il note que cette Mission de maintien de la paix en poste dans le pays (Misca) présente déjà de nombreuses faiblesses parce qu’elle est mal équipée. Elle sera toutefois renforcée jusqu’à quelque 3.600 soldats à partir du 19 décembre.

Dans un communiqué, le Bureau intégré des Nations unies pour la consolidation de la paix en République centrafricaine (Binuca) dénonce les violations des droits de l’homme en Centrafrique, et principalement dans la capitale. Modeste Martineau Bria, un haut magistrat assassiné le 16 novembre et des membres des Forces armées centrafricaines (FACA) figurent parmi « les victimes identifiées ».  Le Binuca rappelle que la sécurité des personnes et des biens est tout d’abord la responsabilité du gouvernement de transition. Il exhorte les autorités centrafricaines « à faire toute la lumière sur ces meurtres et assassinats », ainsi que sur les violations des droits de l’homme et à traduire devant la justice les auteurs de ces crimes. Le Binuca invite par ailleurs les autorités gouvernementales à poursuivre et accélérer la restauration des capacités de la police et de la gendarmerie et à leur confier exclusivement les missions de sécurité, de maintien et de rétablissement de l’ordre à Bangui.

Ancien procureur de la République qui, avant sa mort, occupait les fonctions de directeur général des services judiciaires, Modeste Martineau Bria a été assassiné avec son aide de camp par les ex-éléments de la Séléka, a-t-on appris de sources concordantes. « Modeste Martineau Bria a été assassiné samedi soir par deux hommes venus à bord d’une moto, habillés en tenue civile dont l’un en grand boubou, parlant l’arabe. Ces hommes identifiés comme éléments de l’ex-rébellion de la Séléka ont tenté de braquer son véhicule. C’est après une opposition qu’il a été assassiné vers 19 heures (heure locale). Son compagnon qui a tenté de le secourir a été aussi tué par ces hommes », confirme un témoin qui a requis l’anonymat.

Nestor N'Gampoula