Centrafrique: le clan de l’ex-président François Bozizé visé par une plainte à Paris

Samedi 15 Novembre 2014 - 16:30

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

Cette  plainte a été déposée au nom de l’Etat  centrafricain devant le Parquet national financier, à Paris par William Bourdon. L’avocat de l’Etat centrafricain a indiqué que cette plainte vise François Bozizé, son clan et ceux qui ont pu profiter sous sa présidence.

« Le sens de cette plainte c’est, premièrement, l’inventaire du patrimoine immobilier et mobilier qui aurait été acquis dans des conditions frauduleuses par le clan Bozizé; certains de leurs complices et certains de leurs proches, et c’est aussi un certain nombre d’opérations "commerciales" à l’occasion desquelles des commissions auraient été versées de façon illicite et auraient participé à l’enrichissement d’un certain nombre de citoyens français et, parmi ceux-là, monsieur Balkany », a expliqué maître William Bourdon, l’avocat mandaté par les autorités centrafricaines.

Cette volonté des autorités centrafricaines actuelles consiste à relancer "l'affaire Uramin" qui a débutée en juin 2007, dans laquelle est cité le nom de Patrick Balkany du député-maire de Levallois-Perret. Le groupe nucléaire français Areva annonce avoir signé un accord avec la société Uramin pour une Offre publique d’achat (OPA) amicale. Le 1er août 2008, un accord censé solder le contentieux avait été signé avec l’Etat centrafricain. Dans un courrier interne, les dirigeants d'Areva assurent au contraire que tous ceux qui ont permis la signature de cet accord, n’ont perçu aucune contrepartie. Et selon William Bourdon, le président de l’époque, François Bozizé qui, n’étant pas satisfait de l'opération, avait multiplié des stratégies pour empêcher le nouvel acheteur. Afin de pouvoir débloquer la situation, les responsables d'Areva avaient fait appel à des intermédiaires pour ramener le chef d'Etat centrafricain d’alors à de meilleurs sentiments. Il s’agissait du député-maire de Levallois-Perret, Patrick Balkany, qui est un ami fidèle de François Bozizé et de l'homme d'affaires belge, Georges Forrest, qui était consul de France à Lubumbashi, en République démocratique du Congo.  Les autorités de transition soupçonnent les anciens dirigeants  du régime Bozizé et d’autres réseaux d’hommes d’affaires français d’avoir perçu des frais de rétro-commissions pendant ces transactions. Elles demandent donc à la justice française de faire la lumière sur cette affaire.  « Pour la première fois, un Etat demande à la justice d'un autre Etat d'enquêter sur des ressources publiques qui auraient été versées dans des conditions frauduleuses à des acteurs étrangers », a indiqué William Bourdon.

 

 

 

Nestor N'Gampoula et Fiacre Kombo