Centres commerciaux en Afrique : plus de trente nouveaux projets retardés, interrompus ou annulés en 2016Samedi 10 Septembre 2016 - 17:04 Le rythme de création des centres commerciaux a connu une décélération continue à la suite du ralentissement de la croissance économique dans les pays miniers et pétroliers de la région. Le dernier rapport de Sagaci Research, une société d’analyse et d’étude de marché spécialisée sur l’Afrique, fait état «d’un nombre limité de nouveaux projets ces derniers mois». Par ailleurs, trente projets ont été retardés ou interrompus. Dans la foulée, quatre nouveaux projets ont été officiellement annulés. Le contexte économique plutôt difficile de l’Afrique impacte négativement sur l’attractivité de la région. Et les chiffres de la quatrième édition du rapport Sagaci Research le prouvent. L’année dernière, 27 nouveaux centres, contre 28 en 2014, ont ouvert leurs portes sur l’ensemble du continent africain, faisant passer la surface totale de vente à 6,4 millions de m². Le rapport a recensé un total de 383 centres commerciaux (hors Afrique du Sud) répartis de la manière suivante : 152 en Afrique de l’Est, 124 en Afrique du Nord, 55 en Afrique de l’Ouest, 32 en Afrique australe et 20 en Afrique centrale. Il s’agit des centres commerciaux de plus de 5 000 m² de surface de vente. Au-delà de leur recensement, Sagaci Research a établi également un classement régional qui repose sur plusieurs critères dont les types d’enseignes présentes (internationales et locales, luxe et haut de gamme, enseigne de premier plan ou secondaire) et l’atmosphère général de chaque centre. Développement à plusieurs vitesses L’Est (Kenya, etc.) et le Nord (Égypte, Maroc, etc.) de l’Afrique attirent le plus grand nombre de projets dans ce secteur. Le classement de Sagaci Research établit six catégories de centres commerciaux à partir de l’attractivité et du niveau de qualité. Il se dégage que les centres les plus attractifs pour les enseignes internationales se trouvent dans le nord de la région. Mais la partie subsaharienne entre également en compétition. De la Côte d’Ivoire à Maurice en passant par la Namibie et le Kenya, plusieurs centres commerciaux ont amélioré leur classement depuis l’an dernier après des rénovations ou extensions. L’arrivée des enseignes internationales a contribué également à la consolidation de leurs positions dans le classement africain. Le regain d’intérêt sur le continent africain s’explique par plusieurs facteurs dont le développement régulier de la consommation des ménages, le faible niveau de développement du commerce moderne, l’afflux de capitaux issus de fonds d’investissements et de professionnels de l’immobilier ainsi que le fort intérêt des marques internationales. Des perspectives intéressantes pour la région La tendance baissière devrait se poursuivre pour une nouvelle année consécutive, si l’on se réfère aux chiffres de ces derniers mois. Il n’empêche que la région peut toujours compter sur ses opportunités pour inverser la tendance au cours des prochaines années. D’ici à 2020, l’Afrique (hors Afrique du Sud) devrait accueillir plus de 200 nouveaux centres commerciaux. Sagaci Research projette une montée de près du double de la surface totale de vente, passant ainsi de 6,4 millions à 11 millions de m². Les pays les mieux positionnés pour fournir les meilleures opportunités d’implantation des enseignes sont, notamment, l’Égypte, le Maroc, le Nigéria, le Kenya, le Ghana, le Rwanda, la Zambie, le Mozambique et la Namibie. La RDC dans la course En dépit du recul des marchés intérieurs, la faible densité de centres commerciaux, mesurée en surface commerciale par foyer de classe moyenne et supérieure, ne manquera pas d’offrir des opportunités aux développeurs immobiliers. En s’appuyant sur ce paramètre, d’autres pays pourront également sortir du lot. En Afrique subsaharienne, il y a des pays comme la Côte d’Ivoire, le Sénégal, le Nigéria, le Cameroun, le Gabon, le Zimbabwe, le Soudan et même la RDC. Toutefois, la densité de centres commerciaux reste globalement très faible sur l’étendue du territoire africain, a conclu le rapport. Laurent Essolomwa Notification:Non |