Changement climatique : le report de la COP 26 impacte peu sur l'action climatique

Malgé l'utilité des réunions de la Conférence des Nations unies sur les changements climatiques (CNUCC), elles ne déterminent pas la réalité de l'action climatique, a déclaré l'ancienne secrétaire exécutive de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques, Christiana Figueres. Pour elle, c'est une erreur de penser que rien n'a été fait en 2020, au sujet de l'action climatique. Elle fait valoir la décarbonisation des secteurs privé et financier, qui aura été plus active qu'auparavant.

« Rappelons-nous que les COP sont des moments politiques très utiles, mais ils ne déterminent pas la réalité. Ce qui est important ici, c'est dans quelle mesure réduisons-nous réellement les émissions. Et nous avons en fait assez bien avancé cette année et continuerons de le faire », a-t-elle déclaré. Ajoutant : «ce qui doit maintenant s'intensifier, c'est la volonté politique des gouvernements d'assumer des objectifs encore plus ambitieux d'ici l'année prochaine ».

La COP, ou Conférence des Parties, est l'organe décisionnel chargé de suivre et d'examiner la mise en œuvre de la CNUCC, un traité international sur l'environnement signé par près de 200 États. Sa réunion annuelle en 2015, connue sous le nom de COP21, a abouti à l'accord de Paris sur le changement climatique. La COP26, qui aurait dû se tenir à Glasgow, en Écosse, en novembre dernier, devait être un autre moment important. En raison de la pandémie de Covid-19, la réunion aura lieu en novembre 2021.

La COP26 est «la réunion intergouvernementale la plus importante sur la crise climatique depuis l’adoption de l’Accord de Paris». Il aurait vu le premier examen quinquennal des engagements pris en 2015, et les défenseurs espéraient que les pays augmenteraient leurs «contributions déterminées au niveau national», ou NDC - engagements à réduire les émissions de gaz à effet de serre.

Hindou Oumarou Ibrahim, une activiste climatique tchadiene et expert de l'adaptation des peuples autochtones au changement climatique, souscrit à l'appréciation de Figueres. « L'action se poursuit sur le terrain », a-t-elle déclaré, notant que les communautés ne peuvent pas attendre que la COP agisse sur les inondations et autres problèmes liés au climat qui les affectent.

« Au niveau national également, ils n'ont pas attendu [la COP] avant de [réviser] leurs CDN. Ils procèdent continuellement à la révision des CDN dans tous les pays », a-t-elle ajouté. L'accent doit donc être mis sur l'action.