Chronique : Comment va la couche d’ozone ?

Vendredi 4 Décembre 2020 - 12:35

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La couche d’ozone, c’est ce bouclier situé entre 20 et 40 km d’altitude qui protège la Terre et ses habitants des rayons ultraviolets du soleil. Sans elle, pas de vie possible, faune et flore brûleraient. C’est d’ailleurs une réduction de la couche d’ozone il y a 360 millions d’années qui a causé une extinction massive de la vie animale et végétale, avec la disparition de 75% des espèces vivantes de cette époque.

Depuis l’accord international du protocole de Montréal en 1987, la couche d’ozone est surveillée en permanence d’autant que les mécanismes qui conduisent à sa destruction dans les régions polaires sont bien compris. Les chercheurs continuent d’observer chaque année la concentration et l’évolution de l’ozone durant la période de destruction saisonnière maximale. Et en septembre, un trou d’ozone austral s’est bien installé. La découverte de ce trou de la couche d’ozone a suscité une vive inquiétude de la part des scientifiques et une réaction relativement rapide des autorités internationales, car le trou qui s’est formé cette année, est considéré comme l’un des plus larges et des plus profonds observés ces 15 dernières années. Selon les scientifiques, il aurait une superficie de 23 millions de kilomètres carrés. Cela représente deux fois plus que la taille des États-Unis.

A la fin des années 1970, des études révèlent l’ampleur du désastre causé par les CFC (les chlorofluorocarbures), ces gaz responsables de la disparition de la couche d’ozone présents dans les aérosols et appareils ménagers refroidissants comme les réfrigérateurs ou les climatiseurs. En 1987, le Protocole de Montréal a donc permis de retirer progressivement les CFC (chlorofluorocarbures) et le brome émis principalement par les systèmes réfrigérants, car la couche d’ozone est un élément indispensable à la vie sur terre. Elle a un rôle de bouclier qui bloque les dangereux rayonnements ultraviolets (UV) émis par le soleil. Ces UV peuvent provoquer des cancers, altérer le système immunitaire et même endommager l’ADN des êtres vivants, y compris celui des végétaux. Il y a donc urgence à préserver cette couche protectrice.

Mais le processus engagé est long : le brome n’a été interdit qu’en 1992 et les CFC comme le brome, peuvent persister dans l’atmosphère pendant plusieurs années. Si bien que jusqu’en 2000, leurs concentrations ont augmenté avant de se stabiliser puis diminuer. Ainsi, les experts estiment que le trou au-dessus de l’Antarctique devrait se refermer entre 2050 et 2060. 

Si au Sud la situation s’améliore, c’est au tour du pôle Nord de susciter l’inquiétude. Depuis 2011, les scientifiques ont également observé un phénomène nouveau, une déplétion de l’ozone dans la haute atmosphère au dessus de l’Arctique. Et cette année, c’est carrément un « mini trou » qui a été repéré d’une surface équivalente à un million de km2. Cette perte d’ozone atmosphérique a sans doute été causée par la présence d’une masse d’air glaciale combinée à du chlore au-dessus de l’Arctique. Ce phénomène ne devrait plus se reproduire à partir de 2030, à ce moment-là le pôle Nord aura retrouvé un niveau d’ozone atmosphérique similaire à celui des années 1980.

Enfin, rappelons que l’ozone troposphérique, celui qui est présent dans la partie basse de l’atmosphère, est un polluant majeur. Produit principalement mais indirectement par les activités humaines (une petite fraction est naturellement produite au-dessus des zones forestières), il constitue un poison pour les organismes vivants au niveau du sol et notamment pour les végétaux dont il freine la croissance. Et dans la partie haute de la troposphère, c’est un gaz à effet de serre. 

Boris Kharl Ebaka

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