Chronique : l’Afrique et les énergies renouvelables

Vendredi 26 Février 2021 - 11:26

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

Les pays africains, dans leurs efforts de trouver des stratégies pour diversifier les économies du continent, veulent mettre un accent particulier sur le développement des énergies renouvelables. Ces énergies, à savoir hydraulique, solaire, éolien, géothermie et biomasse, se développent intensément partout dans le monde, portées par la nécessité de lutter contre le réchauffement climatique en réduisant les émissions de gaz à effet de serre. 

Le caractère renouvelable de ces énergies, leur faible émission de déchets, de rejets polluants et de gaz à effet de serre sont des avantages pour la planète. Dans le domaine des énergies renouvelables, les pays africains peuvent s’appuyer sur l’expérience et l’expertise de la Chine, qui depuis des années est le leader mondial dans ce secteur. La Chine est de loin le plus gros investisseur mondial en capacité d’énergie renouvelable. En effet, en dix ans (2009 – 2019), ce pays a investi près de 800 milliards de dollars dans ce secteur, quand l’ensemble des pays européens n’a investi qu’un peu moins de 700 milliards et les Etats-Unis à peine 350 milliards.

Le rapport sur « Les tendances mondiales en matière d’investissement dans les énergies renouvelables de l’année 2019 (Global Trends in Renewable Energy Investment 2019) », indique qu’au cours de la décennie actuelle l’investissement devrait atteindre 2600 milliards de dollars, comptant plus de gigawatts (GW) de capacité d’énergie solaire installée que toute autre technologie de production.

L’énergie solaire aura mobilisé la moitié de ces investissements, à savoir 1300 milliards de dollars des 2600 milliards d’investissements dans les énergies renouvelables réalisés au cours de la décennie. La capacité solaire aura à elle seule suffisamment augmenté, passant de 25 GW au début de 2010 à 663 GW d’ici fin 2019, pour produire l’électricité annuelle nécessaire à environ 100 millions de foyers aux Etats-Unis.

La part mondiale de l’électricité produite générée par les énergies renouvelables a atteint 12,9% en 2018, contre 11,6% en 2017. Cela a permis d’éviter l’émission de 2 milliards de tonnes de dioxyde de carbone l’année dernière uniquement. Une économie substantielle compte tenu des émissions mondiales qui atteignaient 13,7 milliards de tonnes en 2018.

Certes le continent africain dispose d’un énorme potentiel énergétique renouvelable encore largement inexploité, mais il y a quelques pays qui sont bien avancés dans ce secteur, notamment le Maroc pour le solaire, le Kenya pour la géothermie ou l’Éthiopie pour les barrages. L’Agence internationale pour les énergies renouvelables (Irena) estime d’ailleurs que la capacité installée de l’Afrique, actuellement de 34 gigawatts, pourrait atteindre les 300 gigawatts en 2030, niveau requis pour un accès universel sur l’ensemble du continent.

L’électrification de l’Afrique est l’enjeu-clé de la réussite de son développement. La population et l’économie des pays africains ne cessant de croître, la question du déficit énergétique qui constitue un frein au développement économique du continent se posera de plus en plus avec acuité. Les gouvernements africains sont donc amenés à songer à un modèle propre au continent qui serait capable de répondre à la fois à l’urgence énergétique et au défi environnemental.

Boris Karl Ebaka

Notification: 

Non