Chronique : préserver les forêts tropicales pour protéger l’humanité

Jeudi 7 Juillet 2022 - 19:45

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La journée mondiale des forêts tropicales a été célébrée le 22 juin. Cette célébration a été l’occasion de rappeler à tous que le changement climatique, la perte de biodiversité et de nature, la pollution et les déchets, sont autant d'éléments qui montrent la nécessité d’un monde plus durable. Un élément clé de cette transformation est l’arrêt de la perte de la nature et la restauration des écosystèmes. Et peu d’écosystèmes sont aussi importants que les forêts tropicales.

Il faut savoir qu’il n'existe aucun moyen de limiter le réchauffement climatique à 1,5 degré, si on ne réduit pas les émissions des forêts à un niveau net zéro d’ici 2030 ou 2035 et si, dans le même temps, un processus massif de restauration des forêts pour éliminer le carbone de l’air n’est pas entrepris. Cette démarche est essentielle, parallèlement à la décarbonatation rapide des économies mondiales.

Mais il s’agit de bien plus que du carbone. Les forêts comme celles du bassin du Congo ou de l’Amazonie sont de gigantesques réservoirs de biodiversité. Elles abritent beaucoup d’animaux sauvages. Elles jouent également un rôle essentiel dans la régulation de la disponibilité de l’eau au niveau régional. Le bassin du Congo, par exemple, influence le régime des précipitations jusqu’en Afrique du Nord. Pour les personnes vivant à l’intérieur de ces écosystèmes, les forêts sont une source de revenus, de nourriture mais aussi de médicaments.

L’Amazonie est comme un gigantesque recycleur, une pompe à eau. L’eau peut être recyclée jusqu’à cinq fois lorsqu’elle voyage du sud-est au nord-ouest de l’Amazonie. Lorsque la pluie tombe sur les arbres et la végétation, une partie est absorbée et une autre remonte dans l’air par évapotranspiration. Vous arrêtez cette pompe à eau et l’ensemble du système peut se transformer en une savane car il n’y a plus assez d’eau pour entretenir une forêt tropicale. La disparition d’un tel écosystème entraînera une cascade d’impacts. Ce sera probablement plus que ce que la société telle que nous la connaissons peut supporter.

D’un autre coté, les incendies de forêt deviennent une menace importante et constituent un exemple de boucle de rétroaction positive, dans laquelle l’augmentation du changement climatique et des températures mondiales entraîne, par le biais de différents mécanismes de transmission, une augmentation de la fréquence et de l'intensité des incendies de forêt. Ceux-ci rejettent davantage de carbone dans l'air, ce qui renforce à son tour le changement climatique et l'augmentation des températures, et ainsi de suite.

Il est donc crucial que les gouvernements prennent des mesures pour freiner la déforestation, renforcer la conservation et faire avancer la restauration. Le Brésil, par exemple, a prouvé par le passé qu’il était parfaitement possible de mettre un terme à la déforestation sans nuire aux industries agricoles. Entre 2004 et 2012, la déforestation a diminué d’environ 80 % alors que le pays est resté un grand exportateur de produits de base. Sachons que la sauvegarde des forêts tropicales est urgente, les conséquences d’un échec seront difficilement concevables. Et pour cela, tout le monde doit jouer un rôle pour assurer leur survie.

Boris Kharl Ebaka

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