Cinéma : « Augure », l’entrée en scène de Baloji aux Oscars

Le film tourné en français, en swahili, en lingala et en anglais se concentre sur la trajectoire de quatre personnes en proie à des accusations de sorcellerie. Ici, les rites et les croyances vaudous s’opposent à la modernité, à travers des personnages féminins qui tentent de s’affranchir des traditions familiales.

L’intrigue commence en Belgique, dans un décor à l’esthétique naturaliste. Koffi se prépare pour son grand retour au pays, après quinze ans d’absence, pour payer la dot familiale et présenter sa femme Alice à ses proches.  Perçu comme un magicien par les siens, en raison de sa tâche de vin et de ses crises d’épilepsie, Koffi entame un voyage qui vire bientôt au « Bad trip ».

« Augure » met aussi en exergue les problèmes d’infrastructures en République démocratique du Congo. L’histoire se déroule dans deux villes, en réalité séparées par 3 000 km, et qui n’en font qu’une. C’est une réponse au gouvernement, qui fait en sorte que Kinshasa et Lubumbashi ne soient ni joignables par la route ni par le chemin de fer ou par les airs.

A travers ce film, le cinéaste nous invite à voyager dans une Afrique fantasmée, dans laquelle le réalisateur belgo-congolais, en alchimiste de talent, pousse l’expérience d’une fusion entre les deux cultures, africaine et européenne. 

Auteur-compositeur de plusieurs albums qui lui ont valu sa notoriété, l’artiste Baloji a réalisé deux formats courts (Kaniama Show, 2018, et Zombies, 2019) avant de livrer « Augure », son premier long métrage cette année.