Cinéma : « Contagion » a-t-il prédit l’arrivée du coronavirus ?

Jeudi 6 Février 2020 - 21:30

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Près de 10 ans après sa sortie, le film « Contagion » de Steven Soderbergh revient en force sur les écrans à mesure que le coronavirus progresse. Relatant la propagation d’un virus à l’échelle mondiale, le long-métrage connaît une seconde vie surprenante depuis fin janvier : Il raconte l’histoire d’une femme contaminée lors d’un voyage à Hong Kong (Chine).

D’aucuns ont souligné les similitudes entre ce film et la situation actuelle. Comme le coronavirus, le virus MEV-1 du film est un cas de zoonose, c'est-à-dire une maladie passée des animaux aux humains.

Inspiré entre autres de l’épidémie de Sras en 2002-2003, on découvre dans « Contagion » que le mal s’est propagé d'une chauve-souris à un cochon vendu sur un marché chinois en plein air avant d'atteindre la patiente zéro, Gwyneth Paltrow (actrice principale), et de déclencher une pandémie.

À l’orée de l’actualité anxiogène, qui découle de l’épidémie de coronavirus, ce film apparait comme une prémonition. Il faut dire que la ressemblance est troublante. Dans « Contagion », le virus vient de Chine. Le personnage incarné par Gwyneth Paltrow décède 24 heures après avoir contracté un virus à Hong Kong.  La Chine est également le pays d'origine du coronavirus. Apparue à Wuhan (Chine), ce virus a déjà fait des centaines de morts dans le pays et continue de s'y propager. Outre le pays d’origine, le mode de contamination de la maladie dans le film est pareil à celui du coronavirus. 

Ce qui rend « Contagion » profondément pertinent aujourd’hui, c’est d'y voir l’impact du virus dans ce monde globalisé et dans un contexte médiatique de défiance et de rumeurs. Le réalisateur a su trouver le langage cinématographique pour interroger de manière complexe l’éthique humaine face à ce genre de crise.  Du long-métrage, Il en ressort un conte philosophique dont la morale était d’ailleurs inscrite sur l’affiche « rien ne se propage mieux que la peur ».

le film loué pour son exactitude scientifique se révèle aussi rassurante dans sa conclusion en forme d'ode aux collectivités. Médecins et chercheurs sacrifient leur vie pour parvenir à trouver un vaccin. L’idée d'un héros solitaire est mise de côté. Ce réalisme fait de « Contagion » un film à la fois froid dans son pragmatisme, et réconfortant dans sa croyance en une fin heureuse.  Bien accueilli par la critique, le film de Steven Soderbergh a conquis le public, mais aussi les scientifiques qui jugent le film d'un rare réalisme concernant la propagation d’un virus.

La première victime du coronavirus, détectée à Wuhan en Chine en décembre 2019, est représentative des personnes tuées par le SRAS, une pneumonie virale, qui a inspiré le film de Steven. Ce virus, responsable d'une épidémie en 2002-2003, avait causé la mort  de huit cents personnes à travers la planète, dont trois cent qurante-neuf en Chine continentale et près de trois cents à Hong Kong.  Plus de 97% des victimes du coronavirus sont originaires du Hubei (centre du pays).

A ce jour, près de deux cents cas de contamination ont été identifiés en dehors de Chine dans une vingtaine de pays. Les mesures de restrictions contre le coronavirus s'étendent dans le monde. De plus en plus de villes de l'est de la Chine imposent des restrictions de déplacement. En effet, l'Organisation mondiale de la Santé a lancé un appel de fonds de 675 millions de dollars (613 millions d'euros). Elle a annoncé que 500 000 masques et 350 000 paires de gants allaient être envoyés dans vingt-quatre pays, ainsi que 250 000 tests dans plus de soixante-dix laboratoires du monde entier. La Fondation Bill & Melinda Gates a indiqué de son côté qu'elle s'engageait à investir cent millions de dollars pour la lutte contre le coronavirus. 

 

Durly Emilia Gankama

Légendes et crédits photo : 

Affiche du film

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