Climat des affaires : le Medef place la francophonie économique au centre de son université d’été

A l’occasion de son université d’été, le Medef, le patronat français, va organiser une rencontre entre les chefs d’entreprise et les présidents des patronats de l’espace francophone. L’objectif est de développer des flux d’affaires au sein de l’OIF (Organisation internationale de la francophonie), « accélérer des échanges francophones ». Geoffroy Roux de Bezieux, le patron des patrons français, a rappelé que cette « initiative est 100%  privée ». Mais elle répond  à une « interpellation » du président du Sénégal, Macky Sall, qu’il veut « challenger ». Car « malgré les liens qui nous unissent, on ne fait pas assez de business ensemble », a déploré ce dernier.

Le constat est simple, selon le Medef : la sous-exploitation de la francophonie économique, alors qu’elle enregistre près de 16% du Pib mondial pour un espace composé de 54 Etats membres. L’Afrique, à elle seule, constitue la « zone géographique la plus dynamique de la francophonie en termes de démographie et de croissance », a rappelé Geoffroy Roux de Bezieux. Parmi les thèmes retenus pour l’université d’été, on peut citer les Villes francophones et croissance, les grands projets, la formation et le développement du numérique et transition écologique. La « REF21 » francophonie sera un moment d’échanges avec les acteurs économiques francophones aussi bien du monde des entreprises que des pouvoirs publics et des institutions patronales des différents pays francophones. L’ambition du Medef étant de bâtir une « communauté des organisations de patronats de pays francophones », dans la perspective du Forum économique  prévu à Djerba en Tunisie lors du 18e sommet de l'OIF  (20 & 21 novembre).

L’initiative du Medef découle du Sommet pour le financement des économies africaines qui s'est tenu en mai à Paris. Le président français Emmanuel Macron avait plaidé pour un "New Deal" pour l'Afrique et une mobilisation des investissements privés, alors que le continent, confronté au défi d'affronter la crise pandémique avec des moyens limités, aspire à rompre avec la logique de l'assistance et à se débarrasser du piège de la dette publique. La francophonie est un atout économique. « Il faut bâtir un espace d’affaires au sein de cet espace, et faire de la langue française une langue d’affaires », a insisté Geoffroy Roux de Bézieux. « Nous devons développer et défendre nos positions économiques, définir des normes juridiques, continuer à défendre le français dans les institutions internationales », a-t-il ajouté. L’idée du patron du Medef est de « pérenniser » la rencontre d’été par un sommet annuel, ce qui rendrait l’organe « plus permanent », par contre les liens doivent être noués de manière transversale, avec d’autres réseaux  hors Afrique.  

Sans attendre la réponse des chefs d’Etat ivoirien et sénégalais et du roi du Maroc, le vice-président de l’organisation patronale française, Fabrice Le Saché, est chargé d’organiser ce rendez-vous, balise déjà activement le terrain. Pour  Geoffroy Roux de Bézieux, « La REF21 » sera tout simplement « un bon moment pour promouvoir la francophonie ».