Climat : Laurent Fabius réagit sur le rapport de synthèse sur l’effet des contributions nationales

Lundi 2 Novembre 2015 - 13:19

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Le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius a réagi le 30 octobre sur le rapport de synthèse sur l’effet des contributions nationales présenté par le secrétariat de la convention climat,  présenté par 146 Etats, en amont de la COP21.

Laurent Fabius, président de la COP21, a engagé tous les pays à présenter leur rapport avant le début de la COP21. En résumé,  « ce rapport montre que les contributions nationales permettent de changer la donne et nous éloignent du pire, c’est à dire d’un réchauffement à 4°C-5°C ou plus ». Il a confirmé la possibilité « d’obtenir une trajectoire permettant de limiter le réchauffement en dessous de 1,5 -2°C d’ici la fin du siècle », mais ce qui implique des efforts supplémentaires.

Laurent Fabius a souligné l’importance « d’aboutir à un accord qui fixe les règles permettant de revoir périodiquement à la hausse les contributions nationales ». Au-delà des objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre, ces contributions incluent des éléments sur des politiques sectorielles ambitieuses (développement des énergies renouvelables, efficacité énergétique…). Un processus qui aura permis de « décloisonner la question du climat dans de nombreux pays, notamment en faisant participer la société civile au débat de préparation ».

Ce rapport prend en compte les contributions publiées par 146 pays au 1er octobre 2015, et représente 86 % des émissions mondiales. Avant la Conférence de Copenhague, seuls les pays industrialisés, responsables de plus de la moitié des émissions de GES avaient des objectifs de réduction de leurs émissions. Après Copenhague, un certain nombre de pays en développement, notamment les grands émergents (Chine, Afrique du Sud, Brésil…) ont eux aussi pris des engagements, appelés les engagements de Cancun, valables jusqu’en 2020.

Les contributions nationales et la grande mobilisation internationale contre le dérèglement climatique

Pour la COP21, les négociations ont décidé que chaque pays devrait publier sa contribution nationale. Aujourd’hui, 155 pays ont publié leurs contributions (que l’on désigne souvent par leur acronyme en anglais : INDC). Elles  couvrent plus de 87% des émissions mondiales. De nombreux États pourraient encore soumettre leurs contributions avant la COP21. Ce qui donne à l’accord attendu à Paris une prérogative universelle et un engagement de chacun des États de la planète.

Les contributions nationales, comme tournant dans la lutte contre le changement climatique

Ces contributions nationales ouvrent la voie à des changements majeurs dans l’économie mondiale. Elles témoignent de la volonté de la majorité des pays à enclencher de façon  pérenne la transition vers des modèles de développement résilients et faiblement émetteurs de GES. Selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE), les politiques prévues porteraient à 70% de la part des sources décarbonées dans les nouvelles productions électriques d’ici 2030.

Ces Contributions nationales font référence au développement du prix du carbone. La grande majorité des contributions prévoient des actions concrètes pour l’adaptation des pays pauvres. Une soixantaine de pays ont ainsi prévu de se doter prochainement d’un Plan national d’adaptation, en vue notamment d’évaluer les risques et les vulnérabilités à l’échelle du pays.

À en croire les experts, les engagements pris par les Etats étaient loin d’être suffisants pour rester en dessous de 2°C d’augmentation de la température d’ici la fin du siècle. Les contributions nationales pour l’accord de Paris permettront de changer la donne, marquant une « vraie inflexion. Toutefois, des efforts complémentaires seront nécessaires pour retrouver rapidement une trajectoire d’émissions permettant de maintenir le réchauffement de la planète en dessous de 2°C ».

L’objectif de la COP21 à Paris est de définir les règles qui permettront d’augmenter progressivement l’ambition afin de rester en-dessous des 2°C ou 1,5°C, et de construire le cadre permettant de relever l’ambition. La réponse passe  entre autres par :  permettre de fixer des rendez- vous réguliers pour de nouveaux engagements ;  contenir un principe d’engagement à la hausse des émissions ; encourager les pays à publier avant 2020 des stratégies à 2050 compatibles avec l’objectif des 2°C ; permettre d’aller plus loin et plus vite dans la lutte contre le changement climatique.

Mais « les contributions constituent une partie du chemin. L’objectif des 2°C est à notre portée. Il peut être atteint grâce à l’accord de Paris qui viendra renforcer cette première série de contributions », a  précisé Laurent Fabius qui accueillera du 8 au 10 novembre à Paris, la Pré Cop en présence de 80 ministres pour un échange sur les grands éléments de l’accord, en vue  de permettre d’avancer sur les questions centrales. « Le processus des contributions nationales est une première dans l’histoire des négociations climatiques. C’est une solide base pour le succès indispensable à Paris », a-t-il conclu.

Noël Ndong

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