Climat : Les Etats-Unis préparent un sommet en avril

Vendredi 12 Mars 2021 - 12:14

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C’est un événement porteur d’espoir dans la lutte contre la crise climatique. Le 19 février dernier, les Etats-Unis ont officiellement réintégré l’Accord de Paris sur le climat, après l’avoir quitté sous l’impulsion de Donald Trump. Le nouveau président américain, Joe Biden, en avait fait la demande auprès de l’Organisation des Nations unies (ONU), le 20 janvier, le jour de son investiture.

Trente jours plus tard, la première puissance économique mondiale, et deuxième pollueur de la planète, a rejoint de nouveau les 189 autres pays à avoir ratifié ce traité scellé, en 2015, afin de limiter le réchauffement climatique.

La lutte contre le changement climatique a été élevée au rang de priorité par le président Joe Biden. Washington prévoit d’ailleurs d’organiser un sommet international sur le climat le 22 avril prochain, avant la conférence de l’ONU sur le climat prévu en novembre à Glasgow, en Ecosse, pour le suivi de l’Accord de Paris.

Sur le papier, ce retour pourrait apparaître symbolique : en raison de règles de procédure, les Etats-Unis ne seront sortis de l’accord que trois mois. En réalité, au-delà de l’appartenance ou non au traité, cet événement marque la volonté des Etats-Unis de s’imposer comme l’un des leaders de l’action climatique et d’entraîner les autres pays dans son sillage. Une rupture après les quatre années de présidence du « climatosceptique » Donald Trump, durant lesquelles son administration a freiné les négociations internationales sur le climat et limité la réduction des émissions de gaz à effet de serre au niveau national, notamment en détricotant une centaine de réglementations sur l’environnement.

Dans le cadre de la tournée européenne qu’il a entamée en ce début de mois de mars, pour renforcer l’action collective dans la lutte contre le changement climatique, John Kerry, l’envoyé spécial climat des États-Unis a donc voulu se montrer rassurant auprès de ses partenaires.

Le 10 mars, en visite à Paris, John Kerry a rencontré Emmanuel Macron et le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire. Plusieurs points ont été abordés. Dans un premier temps, le ministre français a mis l’accent sur le potentiel de l’hydrogène vert et du nucléaire jugé « comme un atout, en France comme aux États-Unis » pour atteindre les objectifs de neutralité carbone. Ensuite, deux sujets ont été mis sur la table :  la mise en place de règles communes sur la finance durable, que Bruno Le Maire considère être le « nerf de la guerre climatique » et le mécanisme d’ajustement carbone aux frontières qui permet d’imposer des normes environnementales sur les produits importés. Il s’agit de l’un des grands piliers du « Green Deal » européen. Le Pentagone s’est engagé à y travailler conjointement avec l’Union européenne. 

John Kerry a également annoncé que les États-Unis publieraient leurs nouvelles ambitions climatiques avant le 22 avril prochain, date de la tenue du Sommet international sur le climat organisé par Washington. L’envoyé spécial a cependant réaffirmé les objectifs clamés par Joe Biden lors de sa campagne présidentielle, parmi lesquels « une électricité complètement décarbonée en 2035 » et la neutralité carbone en 2050. 

« La coopération doit devenir plus forte maintenant. Il est important de nous allier maintenant, car aucun pays ne résoudra seul cette crise », a déclaré l’envoyé spécial américain.

 

Boris Kharl Ebaka

Légendes et crédits photo : 

Photo: Le président des États-Unis, Joe Biden

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