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Congo 2026-2031: et si l'on engageait la bataille du social?

Samedi 6 Décembre 2025 - 20:13

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Que défendront-ils comme projets de société les potentiels candidats à l'élection présidentielle de l'an 2026 ? La question mérite d’être posée au regard de la situation socio-économique particulière du Congo à l'orée de cette échéance capitale.

Rappelons d’entrée de jeu que le quinquennat à venir s'achèvera en 2031, au beau milieu du gros tiers du 21ème siècle. On l’imagine exposé à de grands défis car à côté des avancées projetées au plan économique, il devra en même temps, et même suffisamment, prendre en ligne de compte les nombreux contentieux sociaux accumulés au long des décennies antérieures. Quels en sont les plus parlants ?

Dans le décompte, il est difficile de ne pas penser au lancinant dossier de la dette intérieure, à la facture sociale que représentent les arriérés dus aux agents de plusieurs établissements publics et parapublics en difficulté, à la mise en œuvre effective du programme dédié à la réinsertion des ex-combattants (le fameux PDDR), aux bourses d’étudiants, aux pensions de retraites, aux expropriations d’intérêt public et les sommes attendues par les bénéficiaires, aux victimes des catastrophes accidentelles, la plus emblématique étant celle du 4 mars 2012.

Ces questions sociales ne doivent pas à elles seules accaparer l'essentiel des ressources mobilisées par l'Etat sur les cinq prochaines années. Le monstre froid qu’il est a beaucoup de chats à fouetter. Mais tenir compte de cette forte demande sociale, et la traiter de façon programmatique dans les priorités de l'exécutif aura assurément un effet positif sur la tranquillité de la Cité, sur la consommation des ménages et l'activité économique.

Des citoyens rentrés dans leurs droits changent nécessairement leur regard sur la marche de la société dans laquelle ils vivent et contribuent autant que faire se peut à son épanouissement. Le retour de la confiance dans les institutions et envers les dirigeants sert alors de locomotive à une population appelée à s’investir pour la cause nationale.

Dans le cas du Congo, les jalons sont posés pour permettre un décollage du pays comme en témoigne la construction des infrastructures de base dans les secteurs industriel, agropastoral, scolaire, universitaire, sanitaire, routier, culturel et sportif. Le maillon faible de ces avancées remarquables est sans conteste un contrôle et un suivi rigoureux pour en assurer l’entretien et la pérennité.

À titre d’exemple, le Centre hospitalier universitaire de Brazzaville, plus grand établissement sanitaire du pays, continue de faire parler de lui comme étant l’entité nationale la plus difficile à manager. Il faut pourtant lui administrer une thérapie de choc pour le guérir mais à ce jour, malgré toutes les tentatives en la matière, les attentes ne semblent pas comblées.

À cette enseigne des dysfonctionnements frisant l’immobilisme sont aussi logées les sœurs jumelles du quotidien des Congolais que sont l’eau et l’électricité. Des efforts entrepris dans ce sens doivent être soutenus pour leur faire gagner la bataille de la modernité.

Des problèmes soulevés précédemment, l’on peut retenir, modestement, que le Congo possède les atouts pour se réconcilier avec lui-même si l’heureuse ou l’heureux élu, dépositaire du prochain quinquennat, prend l’engagement de consacrer une bonne partie de sa gouvernance aux préoccupations quotidiennes des Congolais.

Ce ne sera pas l’unique chantier, loin s’en faut, mais il semble que le prendre à bras-le-corps, le traiter avec méthode pourra libérer les énergies insoupçonnées et faire des cinq prochaines années, à compter de l’an 2026, celles du couronnement de la nation.

Croire ce challenge et y consacrer un peu de temps c’est déjà réussir ; c’est déjà gagner.

Gankama N'Siah

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