Consommation : le droit à une alimentation saine relève d’une utopie

Mardi 17 Mars 2015 - 10:25

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

Les 85 participants ayant pris part au Focus organisé à l’occasion de la Journée mondiale des droits des consommateurs, le 15 mars, sont tous unanimes que l’alimentation saine au Congo est une vue de l’esprit.

Ils se sont prononcés à la suite de la projection d’un documentaire de quatre minutes retraçant les conditions de vente des aliments dans les marchés. « Nous sommes des morts vivants », se sont-t-ils exclamés, à la fin du film réalisé par l’Observatoire congolais des droits des consommateurs (O2CD). Le documentaire a montré comment les aliments, tels légumes, tomates, fruits sont vendus à même le sol en dépit du décret règlementant le commerce à l'étalage. Les conditions de vente de la viande aussi laissent à désirer à cause de la chorale des mouches qui s'organise sur les tables de vente.  Le tableau devient plus sombre après chaque pluie.

« Nous avons reconnu que le Gouvernement fait des efforts dans la modernisation des marchés, cependant, l'observatoire a estimé que le consommateur ne doit pas attendre la finalisation du processus de modernisation des marchés pour commencer à acheter les aliments dans les conditions minimales de sécurité sanitaire », a relevé le secrétaire exécutif, Mermans Babounga. En l’absence d’un message du gouvernement à l’occasion de cette journée internationale dont le thème a porté sur "Le droit du consommateur à une alimentation saine", les participants ont relevé par ce manque, le faible leadership de la protection des droits des consommateurs au Congo.

Ils ont suggéré à l’O2CD, initiatrice du focus, d’organiser des campagnes de sensibilisations à travers les canaux de communication, de renforcer sa collaboration avec les associations des consommateurs et les pouvoirs publics. Ils sont allés plus loin, en proposant à l’observatoire de se constituer en partie civile pour ester en justice les entreprises ou les commerçants qui violent les droits des consommateurs. Cette proposition a été soulignée notamment en cas de récidive des abus de ces acteurs économiques appelés professionnels en droit.

Dans le souci d’apaiser et de recadrer les objectifs de l’association, le secrétaire exécutif a expliqué que l’observatoire privilégie le dialogue et non la confrontation au détriment du consommateur. « La concertation comme moyen sûr permettant aux consommateurs d’obtenir une réparation des torts subis ». De l’exposé  de l’O2CD, plusieurs leçons sont à tirer : la santé des populations dépend d’une alimentation saine. Les maladies d’origine alimentaire présentent de graves menaces pour des milliers de consommateurs. Ces maladies affectent non seulement le bien-être mais ont aussi un impact économique sur les individus, les familles, les communautés, les entreprises. Aussi, les États devraient-ils se préoccuper de veiller à la qualité des biens et services destinés à la consommation pour garantir une bonne santé aux consommateurs.

Notons que les 85 participants représentaient les structures de l’organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture ; l’Unicef ; la société nationale de distribution d’eau ; les Brasseries du Congo, la direction du commerce et celle du tourisme. Cependant les membres du cabinet ministériel du Commerce et de la santé ne se sont pas faits représenter alors que les invitations leur étaient adressées.

Nancy France Loutoumba