Coopération : déploiement des Casques bleus rwandais en Centrafrique

Jeudi 5 Août 2021 - 13:30

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La mission des Nations unies en Centrafrique (Minusca) a reçu, le 3 août, le renfort de trois cents Casques bleus rwandais pour sécuriser l’axe de ravitaillement vital reliant la capitale Bangui au Cameroun.

Le déploiement de troupes intervient dans le cadre d'une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies du 12 mars, prévoyant d'augmenter progressivement d'environ trois mille Casques bleus les effectifs de la Minusca.

Classée deuxième pays, le moins développé au monde par l'ONU, la Centrafrique est ravagée par une guerre civile depuis 2013 qui a, toutefois, considérablement baissé d'intensité à partir de 2018.

« C’est la première partie de l’unité qui est arrivée aujourd’hui pour sécuriser l’axe Bangui-Béloko », à la frontière avec le Cameroun, a déclaré Abdoulaziz Fall, porte-parole de la force de la Minusca, précisant que les Casques bleus rwandais resteraient une année.

Au total, près de 750 Casques bleus rwandais seront présents en Centrafrique pour renforcer la mission des Nations unies. Le reste du bataillon (450 soldats) arrivera à Bangui d’ici à la fin de l’année.

À Bangui, les militaires rwandais sont réputés pour leur efficacité, ils ont même longtemps été chargés de la protection de la présidence. « Lorsqu'une opération est appréciée dans un pays, cela noue forcément des liens particuliers et cela ouvre la voie à la coopération dans d'autres secteurs », a indiqué une source proche du gouvernement rwandais qui évoque à terme un projet d'ouverture d'une ambassade du Rwanda en Centrafrique.

Une importante délégation ministérielle a précédé l'arrivée de Faustin Archange Touadéra à Kigali. Et en avril, une délégation d'une cinquantaine d'investisseurs rwandais avait visité la capitale centrafricaine. Les Rwandais sont intéressés par des projets dans la construction, l'agriculture, mais aussi les mines. Lors de la première visite de Paul Kagame à Bangui en 2019, un accord de coopération, dans le secteur minier, avait ainsi déjà été signé.

La Centrafrique a connu un regain de violences mi-décembre quand une coalition de six des plus puissants groupes armés qui contrôlaient les 2/3 de la Centrafrique ont lancé une offensive contre le régime du président Faustin Archange Touadéra.

Ils se sont heurtés à des forces bien mieux armées et équipées: quelque douze mille Casques bleus de la force de maintien de la paix de Minusca, présents depuis 2014, mais aussi des centaines de militaires rwandais et paramilitaires russes, dépêchés fin décembre, par leurs pays à la rescousse du chef de l’Etat centrafricain et d’une armée démunie.

Incapable de renverser le régime et d’empêcher la réélection du président Touadéra, la coalition rebelle a cherché à couper le trafic sur les routes nationales (1 et 3), un axe routier vital qui relie la capitale de ce pays enclavé au Cameroun voisin, pour tenter « d'asphyxier » Bangui, tout en prenant le contrôle temporaire de certaines villes.

Les forces gouvernementales ont réussi, depuis le début de l'année, à reprendre aux rebelles les agglomérations et une bonne partie des deux tiers du pays qu'ils contrôlaient depuis plusieurs années.

Les attaques des rebelles restent néanmoins fréquentes et se sont accentuées ces dernières semaines. Samedi, au moins 6 civils ont été tués dans le nord-ouest du pays, près de la frontière avec la Cameroun.

 

Yvette Reine Nzaba

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