Coopération : le HCR forme des journalistes à mieux sensibiliser à l’apatridie au Congo

Samedi 13 Mars 2021 - 15:15

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Les journalistes congolais et les relais communautaires de la représentation du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) ont pris part, du 11 au 12 mars à Brazzaville, à un séminaire afin de mieux communiquer et de jouer leur partition pour l’élimination de l’apatridie au Congo.

Les séminaristes ont été édifiés sur plusieurs concepts liés à l’apatridie, notamment sur les droits du sol, du sang et de résidence. Afin de mieux échanger avec les communautés, leurs connaissances ont également été enrichies par l’appréhension des avancées de l’Etat congolais en matière de lutte contre d’apatridie, l’organisation des audiences foraines et les zones du pays dont les populations où communautés sont à risque d’apatride.

Plusieurs communications se sont aussi attardées sur les conséquences de l’apatridie. Ainsi donc, les journalistes et les relais communautaires ont été informés que les personnes apatrides peuvent rencontrer des difficultés pour bénéficier de droits fondamentaux comme l'éducation, les soins de santé, l'emploi et la liberté de circulation. Le statut d’apatride a des implications pratiques comme ne pas pouvoir être scolarisé, ouvrir un compte bancaire, circuler librement ou devenir propriétaire.

Ces journalistes et relais communautaires se sont informés que l’apatridie recouvre différents profils. Une personne peut naître apatride, par exemple dans les pays où la nationalité ne peut être transmise par la mère, ou le devenir en cas de retrait de sa nationalité sans en acquérir une autre. Les cas d'apatride peuvent notamment être observés dans le cadre d’une discrimination envers certaines communautés ethniques ou religieuses. Enfin, on retrouve aussi des cas de personne apatride lors de la création de nouveaux États.

Les lacunes dans les lois sur la nationalité ont également une incidence déterminante sur l’apatridie. Au Congo, un homme marié peut conférer sa nationalité à une femme étrangère après cinq années de vie conjugale, mais il y a vide juridique pour ce cas contraire. Néanmoins, tout pays possède des lois qui définissent les conditions d’acquisition ou de retrait de la nationalité. Si ces lois ne sont pas rédigées soigneusement et correctement appliquées, certaines personnes peuvent être exclues et se retrouver apatrides.

Les journalistes et relais communautaires ont été stimulés à beaucoup communiquer sur la nécessité d’un acte de naissance. En effet, une naissance non déclarée peut exposer la personne à un risque d’apatridie : un acte de naissance donne la preuve de l’endroit où une personne est née et de ses liens de parenté et des informations essentielles pour établir la nationalité.

L'administrateur national de la protection du Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés, Godefroid Quentin Banga, a indiqué : « l’apatridie est un concept nouveau pour certains, il était donc important qu’on ait cette formation à l’intention des journalistes étant donné qu’ils sont des acteurs incontournables de la communication, Pour parler de l’apatridie, il faut améliorer notre stratégie de communication et pour ce faire nous devrons forcément travailler avec les journalistes. Nous attendons que les journalistes bâtissent une stratégie de communication autour de l’apatridie et le HCR peut les accompagner pour sa mise en œuvre de cette stratégie ».

Signalons que les États déterminent eux-mêmes qui sont leurs ressortissants. Il leur appartient donc d’assumer la responsabilité des réformes législatives et politiques nécessaires pour régler la question de l’apatridie. Et, le pouvoir discrétionnaire des États en matière de nationalité est limité par les obligations découlant des traités internationaux dont ils sont signataires, le droit international coutumier et les principes généraux du droit.

Fortuné Ibara

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