Coopération sino-congolaise : la Chine inquiète des « tendances de politisation »

Jeudi 5 Août 2021 - 16:08

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Basée sur le principe gagnant-gagnant, la relation économique entre les deux pays a littéralement explosé au fil des dernières années, avec un coût d’investissement des entreprises chinoises estimé à plus de 170 millions de dollars. Avec ce record, la RDC devient la première destination des investisseurs de l’Empire du milieu. Toute révision du contrat minier aurait un impact certain car, explique l’ambassadeur chinois, Zhu Jing, il s’agit du pilier même du partenariat stratégique.

Mardi 3 août, l’ambassadeur chinois a tenu à partager avec la presse RD-congolaise les derniers chiffres de l’évaluation semestrielle de la coopération sino-congolaise. La grande nouvelle est sans aucun doute l’annonce du coût d’investissement des entreprises chinoises en RDC qui a atteint 176 millions de dollars durant les six premiers mois de l’année. Avec ce niveau de performance dans un contexte difficile de covid-19, Kinshasa prend la première place des destinations des investissements chinois à travers le monde. Quant aux échanges commerciaux, ils ont atteint 6,5 milliards de dollars, affichant une croissance annuelle de 108 %. Les exportations congolaises vers le marché chinois ont dépassé légèrement les 5 milliards de dollars, soit une croissance annuelle de 126 %. Enfin, les importations en provenance de Chine au Congo ont atteint 1,2 milliard de dollars, une croissance de 56 %.

Selon la représentation diplomatique chinoise en RDC, Kinshasa aurait gagné environ 4,4 milliards de dollars des échanges commerciaux avec la Chine au cours du premier semestre. Par ailleurs, cette évaluation semestrielle fait d’autres révélations sur les bons résultats réalisés dans plusieurs secteurs, dont les infrastructures routières et l’énergie. L’exemple le plus probant est le lancement par le président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi, des travaux de la centrale hydroélectrique de Kinsuka d’une capacité de 240 MW.

Si Kinshasa parle aujourd’hui de réviser urgemment le contrat minier, Pékin préfère saluer le record atteint au cours des six premiers mois de 2021. Le progrès est tout juste remarquable : « Nous encourageons les efforts d’amélioration du climat des affaires et des investissements. Tout doit être fait pour attirer d’autres investisseurs », a-t-il ajouté. La révision du contrat minier est d’autant plus délicate que la Sicomines, une société née de ce partenariat stratégique est en train de mettre en place une chaîne complète de transformation de minerais de cuivre en RDC.

Pour autant, le discours des autorités RD-congolaises n’ont pas manqué d’attirer l’attention chinoise. « Quand on parle de revisiter le contrat minier avec la Chine, il y a les tendances de politisation. Nous devrions être vigilants.  La coopération sino-congolaise dans le secteur minier est un pilier pour notre partenariat stratégique. La RDC est un pays riche en ressources naturelles, mais si les minerais ne sont pas exploités, ça ne coûte aucun dollar », a-t-il renchéri. Même si la diplomatie chinoise admet qu’aucune coopération n’est parfaite, les efforts des deux partenaires doivent viser l’amélioration. « Si les deux parties, après la consultation amicale, décident de modifier quelque chose, ou d'améliorer le partenariat, je crois que les entreprises chinoises seront ouvertes, c'est notre objectif final ». Nous y reviendrons.

Laurent Essolomwa

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