COP 15 - Montréal: Antonio Guterres estime que l'humanité est devenue une "arme d'extinction massive"

Vendredi 9 Décembre 2022 - 12:17

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Après la COP 26 climat vient la COP15 biodiversité. Elle a été ouverte à Montréal, au Canada, par une phrase choc du secrétaire général de l'Organisation des Nations unies (ONU), Antonio Guterres.

L'humanité est devenue une "arme d'extinction massive" et il est temps de cesser la "guerre à la nature", a déclaré le chef de l'ONU, Antonio Guterres, appelant les pays à prendre des décisions courageuses à la COP15 biodiversité. "Avec notre appétit sans limite pour une croissance économique incontrôlée et inégale, l'humanité est devenue une arme d'extinction massive", a-t-il lancé lors du lever de rideau de cette conférence à Montréal, qu'il voit comme "notre chance d'arrêter cette orgie de destruction".

Un million d'espèces menacées d'extinction

Depuis sa prise de fonction en 2017, Antonio Guterres, ancien Premier ministre portugais, a fait du changement climatique son cheval de bataille. Ses dénonciations enflammées lors de l'ouverture solennelle de la réunion COP15 montrent que le sort des plantes, des animaux et des milieux naturels menacés - une crise interconnectée - lui tient à cœur. Le patron de l’ONU s'exprimait dans la foulée du Premier ministre canadien, Justin Trudeau, interrompu par les tambourins de représentants d'un peuple autochtone local. "Génocide des autochtones = écocide", "Pour sauver la biodiversité, arrêter d'envahir nos terres", proclamait leur banderole, brandie quelques minutes sous les applaudissements d'une partie de la salle, avant qu'ils ne soient escortés, dans le calme, vers la sortie.

Des défis considérables 

Un million d'espèces est menacé d'extinction, un tiers des terres est gravement dégradé et les sols fertiles disparaissent, tandis que la pollution et le changement climatique accélèrent la dégradation des océans. Les produits chimiques, les plastiques et la pollution atmosphérique étouffent la terre, l'eau et l'air, tandis que le réchauffement de la planète dû à la combustion des énergies fossiles provoque un chaos climatique - des vagues de chaleur et feux de forêt aux sécheresses et aux inondations.

Une ambition phare surnommée 30x30

A Montréal, plus de 190 pays sont réunis, du 7 au19 décembre, afin de tenter de sceller un pacte décennal pour la nature et éviter ainsi une sixième extinction de masse. Mais l'issue des négociations, portant sur une vingtaine d'objectifs destinés à sauvegarder les écosystèmes d'ici à 2030, reste incertaine. "Aujourd'hui nous ne sommes pas en harmonie avec la nature, au contraire nous jouons une mélodie bien différente", une "cacophonie du chaos jouée avec des instruments de destruction", a résumé le secrétaire général de l'ONU. "Et en fin de compte, nous nous suicidons par procuration", a-t-il ajouté, avec des répercussions sur l'emploi, la faim, la maladie et la mort. Les pertes économiques dues à la dégradation des écosystèmes, quant à elles, sont estimées à 3 000 milliards de dollars par an à partir de 2030.

Noël Ndong

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