Coronavirus : Mevlüt Çavuşoğlu appelle la communauté internationale à une remise en question

Samedi 11 Avril 2020 - 16:10

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Dans une tribune intitulée : « Ce que nous faisons aujourd’hui définira demain », le ministre turc des Affaires étrangères fait un état des lieux de la gestion de la crise sanitaire due au Coronavirus (Covid-19).

Le virus mortel n’épargnera « aucune société, ni aucun individu », rappelle le chef de la diplomatie turque qui insiste sur le fait qu'un « défi mondial exige une réponse mondiale, d’abord sur le front de la santé publique, puis sur celui de l’économie, et, à long terme, une réforme des institutions internationales et de la manière dont les pays les soutiennent ».

Le ministre turc évoque les expériences vécues lors des crises passées, et la manière dont elles ont été gérées par la communauté internationale, soulignant qu’en 2008, lors de la crise économique qui a ébranlé le monde, « le G20 a pu donner une orientation et donc une stabilité à l’économie mondiale en difficulté, le système avait alors fonctionné en grande partie grâce à un acteur mondial relativement nouveau ».

Devant la situation actuelle, Mevlut Cavusoglu, appelle à un élan similaire pour faire face à la pandémie, se félicitant de l’adoption par le G20 de la proposition turque de « créer un groupe de coordination des hauts fonctionnaires (…) car, nous devons assurer une étroite coordination sur des questions telles que la gestion des frontières et le rapatriement des citoyens ». Il estime que, c’est un moment de réflexion, mais aussi de leadership et d’action.

Après avoir évoqué des actions urgentes à entreprendre pour une meilleure gestion de la crise, le ministre turc des Affaires étrangères invite la communauté internationale à assurer l’aide financière et l’assistance nécessaire en matière d’équipement médical, à protéger les communautés fragiles, des migrants en situation irrégulière et des réfugiés, et à soutenir les pays d’accueil.

Il fustige l’outil politique « brutal » des sanctions économiques imposées à certains pays, comme l’Iran, « qui font du mal non pas uniquement au peuple iranien, mais aussi à ses voisins ».

Ce risque étant encore plus élevé en période de pandémie, il lance un appel à ce que les pays en développement et les moins avancés, notamment ceux d’Afrique, « ne soient pas laissés pour compte ».

« Un système mondial en lambeaux »

« Le système mondial était en lambeaux avant même que l’humanité ne soit frappée par le coronavirus », indique le ministre turc des Affaires étrangères. Selon lui, la Turquie s’était élevée récemment contre ce système dont elle appelait à la réforme. Nous l’avions appelé « le monde est plus grand que cinq », en faisant référence à « la composition obsolète du Conseil de sécurité des Nations Unies ».

Pour Mevlut Cavusolglu, cette réforme nécessaire des modalités du futur « vivre ensemble » à l’échelle internationale est tributaire des décisions qui seront prises par une génération de dirigeants qu’il appelle à « semer aujourd’hui les graines de la réalité de demain ». Une réalité pacifique, appelant à mettre fin aux conflits, notamment au Moyen Orient. Des conflits « qui font payer un très lourd tribut aux humains, à l’écosystème, à l’économie et à notre conscience ».

La Turquie a franchi, le 10 avril, la barre des mille morts liés à la pandémie du coronavirus avec quatre-vingt-dix-huit nouveaux décès annoncés le 11 avril par le ministre de la Santé, Fahrettin Koca. L’épidémie a fait au total 1006 morts parmi 47029 cas recensés dans le pays.

Yvette Reine Nzaba

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