Couleurs de chez nous : Interdit à…Interdit de…

Jeudi 25 Juillet 2019 - 21:45

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Il ne s’agit pas d’engager une polémique sur la bonne construction de la phrase. Il s’agit plutôt d’évaluer le respect par les Congolais des mesures qu’ils prennent. Comme ailleurs, on peut constater chez nous des écriteaux sur lesquels on lit : « Interdit aux moins de 18 ans ! » ; « Interdit aux mineurs ! » ; « Interdit de fumer ! » ; « Stationnement interdit ! » ; etc.

Malheureusement, c’est comme si ces inscriptions incitaient les gens à violer l’interdit en question. Commençons par ces lieux où l’on vend et consomme l’alcool qui, pourtant, réservés aux adultes, sont pris d’assaut par des mineurs.

Dans les fameux VIP et caves du Congo, la clientèle la plus importante est jeune. Voire mineure. Comme ces jeunes filles de collège qui, sorties des cours, troquent leurs tenues scolaires avec des corsages ordinaires pour se retrouver dans ces endroits à l’entrée desquels il est écrit « Interdit aux élèves en tenue ! ». Un jeu de phrase qu’exploitent ces mineurs en arguant que seule la tenue est interdite. Un comportement soutenu par les tenanciers de ces lieux au nom du bénéfice que leur font gagner ces jeunes clients officiellement à la charge des parents. Donc, sans emploi ou activité qui leur rapporte le sou.

Sur la liste des interdits violés, figure la fameuse « Défense de fumer ». Une mesure canonisée par le gouvernement lors de son Conseil de ministres du 11 avril 2018. Pourtant, fort est de constater que les dispositions du décret y relatif sont allégrement foulées au pied par les Congolais fumeurs au grand dam des non-fumeurs. Plus que le décret, « la loi n°12-2012 du 4 juillet 2012, relative à la lutte anti-tabac, interdit la consommation du tabac sous toutes ses formes dans les lieux affectés à un usage public », pouvait-on déjà lire dans Les Dépêches de Brazzaville du 11 avril 2012.

A ces interdits très largement répandus, s’ajoutent bien d’autres aux apparences mineures. Comme celles de ne pas user du téléphone dans certains lieux, de ne pas visiter les malades à des horaires bien indiqués, de ne prendre certains médicaments que sur prescription du médecin ou sur conseil du pharmacien.

Autant d’actes, chez nous, qui trahissent à la fois la faiblesse des pouvoirs publics et cette incapacité des citoyens de se ranger. Le cas de l’occupation de l’espace public à l’instar des rues et avenues qui sont devenues des excroissances de nos habitations au point que c’est ici que certains Congolais s’affichent les matins pour se brosser ou se raser. Incapables de tout faire dans leurs habitations.

Des violations de mesures qui sapent l’image de la société et du pays soulevant des interrogations chez les touristes et étrangers. Etonnés, ces derniers le sont de voir des voitures faire leur manœuvre à des endroits non autorisés ou s’engageant dans le sens effectivement interdit. Des déviances désormais érigées en normes et en mode de vie si bien que les rares personnes qui semblent jouer les vigiles des bonnes mœurs sont mal perçues et vouées aux gémonies ./-

  

 

 

 

 

Van Francis Ntaloubi

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