Crise malgache : nomination d’un nouveau Premier ministre

Mardi 5 Juin 2018 - 16:10

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 Christian Ntsay, nommé par le président de la République sur requête de la Haute cour constitutionnelle, remplace Olivier Mahafaly Solonandrasana.

L'arrivée à la primature du haut fonctionnaire en poste aux Nations unies ouvre peut-être la voie à la sortie de la crise qui secoue le pays depuis plusieurs semaines. « J'ai nommé Christian Ntsay en tant que Premier ministre, un homme expérimenté avec les compétences nécessaires pour la réconciliation », a déclaré le président Hery Rajaonarimampianina.

«En tant qu'homme d'État, je ne vais pas me présenter comme un obstacle à la vie de la nation », a indiqué Olivier Mahafaly Solonandrasana, le Premier ministre sortant, avant sa rencontre avec le chef de l'Etat. « Je n'ai rien à regretter aujourd'hui et je peux partir la tête haute, pour les travaux accomplis pendant deux ans », a-t-il ajouté.

La crise à Madagascar est marquée par une vague de manifestations quotidiennes organisées par l'opposition qui exige le départ du président Hery Rajaonarimampianina, accusé de « vouloir faire taire ses rivaux » à quelques mois des élections.  Pour tenter de sortir de cette impasse, la Haute Cour constitutionnelle, la plus haute instance juridique du pays, a exigé la nomination d'un nouveau Premier ministre et d'un gouvernement d'union nationale.

Les défis qui attendent Christian Ntsay

Plusieurs défis attendent le nouveau Premier ministre de consensus, notamment la formation d’un gouvernement d’union nationale, le 12 juin, reflétant les différentes mouvances représentées à l’Assemblée nationale. Or, le parti présidentiel et le Mapar, d’un côté, et l’opposition, de l’autre côté, revendiquent la majorité à la chambre basse, où de nombreux élus ont changé de camp depuis cinq ans. Mais le président du HVM, Rivo Rakotovao, parti au pouvoir, voudrait conserver les ministères régaliens, à savoir les Finances, l'Intérieur, la Défense, les Affaires étrangères.

L’autre grand défi, c’est l’organisation de l’élection présidentielle, prévue en novembre. Les exigences de la Haute cour de justice pourraient ramener la tenue de l’élection en saison sèche, c'est-à-dire entre mai et septembre. Et puis, Christian Ntsay doit bénéficier de l’onction de l’opposition. Une grande réunion est prévue aujourd’hui, place du 13-mai, au centre d'Antananarivo, haut lieu de la contestation.

L'Union africaine, l'Union européenne et les Nations unies sont au chevet de Madagascar depuis le début de la crise, sans jamais parvenir à la médiation nationale. Le ministre malgache de la Défense, Béni Xavier Rasolofonirina, a menacé, en fin de semaine dernière, de faire intervenir les forces de l'ordre si le gouvernement et l'opposition ne trouvaient pas rapidement une porte de sortie « dans les délais imposés par la Haute Cour constitutionnelle ».

Elu fin 2013, le président Rajaonarimampianina n'a pas annoncé s'il comptait se représenter pour un autre mandat. En revanche, les deux principaux chefs de l'opposition, Marc Ravalomanana (président de 2002-2009), et Andry Rajoelina (président de transition 2009-2014) sont déjà prêts à se présenter à la magistrature suprême.

Noël Ndong

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