Cuba : l’ONU condamne le blocus américain

Samedi 2 Novembre 2013 - 13:32

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L’Assemblée générale des Nations unies a voté  le 29 octobre pour la vingt-deuxième fois en faveur d’une résolution qui condamne l’embargo américain contre Cuba, en vigueur depuis plus de cinquante ans

Comme en 2012, 188 pays ont voté en faveur de cette résolution. Seuls les États-Unis et Israël se sont opposés. La Micronésie, les îles Marshall et Palau, trois nations du Pacifique qui votent habituellement comme les États-Unis, se sont abstenues cette année.

La résolution exprime la préoccupation de l’Assemblée générale face à l’adoption et à l’application de nouvelles mesures pour durcir et élargir le blocus économique, commercial et financier appliqué à Cuba.  Elle « exhorte de nouveau tous les États à s’abstenir d’adopter ou d’appliquer » de telles mesures et « demande de nouveau instamment » à tous les États de faire le nécessaire pour les abroger ou pour en annuler l’effet dès que possible.

Le texte a été présenté par le ministre cubain des Affaires étrangères, Bruno Rodriguez Parilla, qui a affirmé que le blocus avait encore été renforcé sous la présidence de Barack Obama, « particulièrement dans le secteur financier ». « Les dégâts humains qu’engendre le blocus sont incalculables. Il provoque des souffrances et constitue une violation massive, flagrante et systématique des droits de l’homme. Le blocus économique s’est resserré et se ressent sur les conditions de vie des familles cubaines », a-t-il déploré.

Entre janvier 2009 et septembre 2013, les amendes imposées à trente entités américaines et étrangères pour leurs relations avec Cuba ont atteint 2,446 milliards de dollars, a affirmé Bruno Rodriguez Parilla, indiquant que son pays ne représente en aucun cas une menace à la sécurité de « la superpuissance américaine ».  Il a rappelé que Cuba était disposé à établir un dialogue sérieux et constructif dans le respect de la pleine indépendance de Cuba.  

Les autres intervenants ont tous condamné l’embargo comme contraire à la Charte et aux relations commerciales internationales et qui a eu pour effet de ralentir fortement le développement économique de Cuba.  Selon les chiffres cités par Cuba dans le rapport du Secrétaire général et repris par certains intervenants, le blocus aurait coûté depuis son origine, en 1960, 1 126 milliards de dollars à Cuba.

Les délégations ont également dénoncé la portée extraterritoriale de la loi Helms-Burton qui oblige le gouvernement américain à prendre des sanctions contre les entreprises et personnes qui font du commerce avec Cuba. Le représentant de l’Union européenne a ainsi rappelé que la politique commerciale des États-Unis à l’égard de Cuba était par essence une question bilatérale mais que les effets extraterritoriaux de la législation américaine sont « inacceptables ».

Yvette-Reine Nzaba