Cuisson propre : première rencontre de haut niveau sur les besoins de l’Afrique

Mardi 16 Avril 2024 - 17:19

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Le 14 mai, Paris accueille un mini-sommet sur l’accès à cette précieuse source d’énergie dans le continent africain. Parmi les participants, il y aura les représentants des gouvernements, du secteur privé et de la société civile. Selon la Banque africaine de développement (BAD), cette première rencontre des leaders mondiaux permettra de formuler des recommandations et des engagements financiers supplémentaires.

Pour la première fois, la question de la cuisson propre va mobiliser les puissants dirigeants mondiaux à Paris, la capitale française. « Il s’agit de débattre sur un droit humain fondamental et la promesse d’un avenir plus sain et plus durable », a précisé le président de la BAD, Akinwumi Adesina. Pour donner toute sa dimension politique à l’événement, la BAD, qui a participé aux premiers préparatifs, le co-présidera aux côtés de la présidente de la Tanzanie, Samia Suluhu, du Premier ministre norvégien, Jonas Gahr Store, et du directeur exécutif de l’Agence internationale de l’énergie (AIE), Fatih Birol. Partenaire de l’AIE sur la question de la cuisson propre, l’institution panafricaine apportera un soutien majeur à la réussite de ce sommet, une première pour l’Afrique. « Ce sommet vise à formuler des recommandations politiques fortes et des engagements financiers supplémentaires, tout en consolidant la cuisson propre comme une priorité mondiale pour les années à venir », a renchéri Akinwumi Adesina.

Au-delà de la vision politique avérée, il y a surtout la dimension environnementale, voire économique. En RDC par exemple, 90 % des ménages utilisent toujours le bois de chauffe comme principale source d’énergie. L’impact négatif sur l’environnement est indiscutable. Le 6 avril, Burn manufacturing, une société spécialisée dans les fours de cuisson propres, a annoncé avoir obtenu un financement de 12 millions de dollars américains grâce à son projet carbone. Une partie de la cagnotte devrait servir à la distribution des fourneaux à biomasse en RDC et dans trois autres pays de la région au cours des deux prochaines années. Selon les estimations de la même société, pour apporter un appareil à chaque foyer africain, il faut arriver à lever environ 1 milliard de financement de carbone. Or, pour toute l’année 2023, elle n’a récolté que 25 millions de dollars américains.

Toute l’Afrique est concernée par cette épineuse question de cuisson propre. Au moins 600 000 Africains, principalement des femmes et des enfants, meurent chaque année de la pollution de l’air intérieur. On estime en effet que quatre Africains sur cinq préparent leurs repas sur des feux ouverts et des fourneaux traditionnels, en utilisant du bois, du charbon de bois, des excréments d’animaux et d’autres combustibles polluants. Pour sa part, l’AIE pense qu’un accès universel à la cuisson propre dans le monde peut améliorer et éviter 2,5 millions de décès prématurés par an. Avec 17 fourneaux à biomasse, il est possible de préserver jusqu’à un hectare de forêt chaque année. Nous y reviendrons.

Laurent Essolomwa

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