Culture : Maria Fahrutdinova, à mi-chemin entre Tchekhov et Sony Labou Tansi

Vendredi 24 Septembre 2021 - 13:37

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A Brazzaville, Maria Fahhrutdinova est la première femme à diriger le Centre culturel russe qui depuis cinquante-trois ans accueille conférences-débats, expositions et autres spectacles. 

Elle s’appelle Fahrutdinova et si vous placez son nom au Scrabble, vous gagnez la partie !  Si vous ne jouez pas au Scrabble et ne  parlez pas le russe, appelez la tout simplement Maria.  Et ne lui demandez pas son âge, « C’est un signe d’indélicatesse lorsqu’on demande l’âge à une femme en Russie », vous répondra t-elle.  Au regard de son allure jeune et svelte, peut-être pourrait-on croire que Maria est mannequin dans une agence de mode ou encore actrice dans un rôle d’espionne  du KGB venue du froid. Mais détrompez vous, elle est la directrice du Centre culturel russe.  En poste depuis mars 2021, la ravissante Maria semble heureuse d’être la première femme à diriger le Centre culturel.  Elle est tout  aussi heureuse de découvrir pour la première fois l’Afrique et le Congo Brazzaville.

Née en Russie, à Sébastopol, ville au sud-ouest de la péninsule de Crimée, Maria, suivant les pas de sa mère, s’est intéressée dès l’âge de 2 ans au théâtre. «  J’ai été éduquée dans la tradition russe, stricte sur les valeurs, mais j’ai toujours été imprégnée par un sentiment de liberté. Mes parents n’ont jamais été un frein à ma personnalité, à ma créativité, cela a laissé un champ libre à mon épanouissement dans le secteur culturel », dit Maria dans un français qu’elle maîtrise grâce à ses hautes études et au théâtre qu’elle a longuement pratiqué.  Brillante universitaire à Moscou, visiteuse assidue des galeries de peinture de Saint Petersburg,  Maria s’est ouverte aux cultures du monde entier.  Elle touche alors au journalisme, à la diplomatie, aux relations internationales, à la communication, aux voyages, de Strasbourg en France, où elle intègre le Conseil de l’Europe, jusqu’à Séoul en Corée du Sud.

Maria déborde d’énergie, de passions  et confie d’une voix joliment teintée d’un accent soviétique : «  J’aime beaucoup la danse classique, les ballets russes,  la poésie et la littérature, tout ce qui touche à la culture. A Brazzaville, j’ai découvert l’école de peinture de Poto-Poto, l’Espace-Mak de la plasticienne congolaise Rhodes Makoumbou, j’y ai vu des œuvres de toute beauté. Et puis comme toutes les femmes, je m’intéresse à la mode qui est le reflet de la personnalité. Ce serait, je crois, un joli métissage  si la mode africaine s’inspirait de celle de la Russie. En attendant, je me suis acheté trois robes en pagne,  j’adore ! Je pense que je vais prochainement m’initier aussi à la musique ». 

Preuve d’une ouverture d’esprit tous azimuts propices au multiculturisme, Maria Fahrutdinova s’est enchantée de l’adaptation théâtrale jouée au Centre culturel russe mixant le répertoire de Tchekhov et de Sony Labou Tansi.   En véritable ambassadrice culturelle, la native de Sébastopol nous rappelle que la culture russe a une riche histoire dans les arts influents dès que l’on parle de littérature, philosophie, de musique classique, de ballets, d’architecture, de peinture ou encore de cinéma.             

Philippe Edouard

Légendes et crédits photo : 

Maria Fahhrutdinova

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