Denis Sassou N’Guesso : "Le sang et les larmes des autres ont trop coulé : ça suffit !"

Mardi 12 Août 2014 - 19:45

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Le président de la République, Denis Sassou N’Guesso, a délivré son traditionnel message sur l’état de la nation, le 12 août au Palais des congrès, devant les parlementaires, les membres du gouvernement, les ambassadeurs accrédités au Congo et les autres corps constitués nationaux.

On peut parler d'un discours convaincant dans une salle conquise au chef de l’État. Pour preuve : les salves d'applaudissements qui ont ponctué son  discours. En effet, le président Denis Sassou N'Guesso, a insisté, sur la nécessité pour les Congolais de maintenir la stabilité sociale, gage indéniable pour le développement d’un pays. Y a-t-il meilleur morceau choisi qui, dans ce discours présidentiel, résume l'état du Congo ? Sauf quand Denis Sassou N'Guessso dit : « Aujourd’hui, l’activité nationale progresse de façon régulière... La paix est durablement établie. Le spectre de la violence est à jamais éloigné. Les institutions politiques remplissent convenablement leur office conformément à leurs missions. Notre démocratie s’affermit chaque jour. L’économie nationale est en pleine croissance. Nos finances sont assainies et affichent désormais des excédents. La condition sociale d’ensemble s’améliore progressivement ». Un paragraphe qui fait monter l'applaudimètre dans la salle. Et le chef de l'État d'insister sur ce qu’il a  nommé "des évidences" lorsqu’il affirme : « jamais auparavant, nous n’avons construit, bâti et équipé notre pays à un rythme aussi soutenu qu’aujourd’hui.»

Quelle démocratie faut-il pour le Congo ?

Le chef de l’État y est allé à pas feutrés, comme d'habitude, conscient de la polarisation de l’actualité nationale. Un discours dans lequel il ménage certaines sensibilités, met de l’eau dans le vin. « Il n’y a d’action économique performante, de modernisation conséquente du pays, d’avancée sociale régulière, de politique extérieure efficace que si elles sont soutenues et portées par un État organisé et stable. (…)  c’est cette forme de démocratie que nous sommes en train de bâtir. Démocratie que chacun de nous appelle de tous ses vœux : une démocratie apaisée, fraternelle, où chaque citoyen exprime librement ses opinions ; où les grands débats qui déterminent la vie de la nation sont tranchés par le peuple. »

À ce niveau du discours, acteurs politiques, de tous bords, observateurs indépendants, partisans ou citoyen averti, au Palais des congrès ou ailleurs, avaient déjà pris la mesure du message au regard du climat politique actuel dans le pays. Pour ne parler que du Palais des congrès, une partie de la salle s’est mise débout pour applaudir longuement le président de la République à l’exception des opposants insensibles à tout propos. Et au chef de l’État de renchérir : « Nous ne voulons pas de la démocratie de l’invective. Celle qui se nourrit du sang et des larmes des autres. Le sang et les larmes des autres ont trop coulé  dans ce pays. Nous disons : ça suffit ! » Une mise en garde du chef de l'État  contre tous ceux dont l'esprit est hanté par l'idée de la violence. 

On dira tout de ce discours : qu'il est économique, social, politique, divers, etc. Mais on retiendra son fond patriotique comme il en ressort dans cet extrait : «  Évitons d’enfermer le Congo dans le piège des égoïsmes. Plaçons les intérêts supérieurs du peuple et de la nation au-dessus de tout ».

   

 

Roger Ngombé

Légendes et crédits photo : 

Une vue partielle de la salle des congrès