Département du Pool : le volet politique bloque le programme DDR

Samedi 10 Juin 2023 - 16:15

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Initialement prévu pour le 8 juin, le lancement officiel du programme de Désarmement, démobilisation et réintégration (DDR) des ex-combattants a été, contre toute attente, reporté sine die par le gouvernement.

En attendant la fixation d’une nouvelle date, le programme DDR semble se heurter au règlement du volet politique, notamment la revendication d’un statut spécial par le président du Conseil national des républicains (CNR), Fréderic Bintsamou Ntoumi.

« De notre côté, tout est fin prêt avec les partenaires techniques pour que ce programme démarre. En ce qui concerne les aspects politiques à l’origine du report, cela relève du gouvernement », a confié une source proche du Haut-commissariat à la réinsertion des ex-combattants.

En effet, alors que les délégations convergeaient le 7 juin vers Kinkala, où ce programme devait être officiellement lancé le lendemain, des émissaires de l’ex-chef rebelle, reçus par le Premier ministre, Anatole Collinet Makosso, rapportaient ses revendications. Celui-ci conditionnerait la mise en œuvre de ce programme par l’obtention d’un statut spécial.

Jusqu’en 2016, il occupait les fonctions de délégué e délégué général chargé de la promotion des valeurs de paix et de la réparation des séquelles de guerre. Un poste pour lequel le pasteur Ntoumi continue jusqu’ici, selon certaines indiscrétions, de percevoir, bien que n’étant plus en fonction, les émoluments dus à ce rang.

Ce report au moment où tout était bouclé a été mal perçu par les ex-combattants, principaux concernés par ce programme car, se disant lassés de la longue attente et de vivre leur statut actuel. Chez les partenaires techniques, il suscite une crainte au cas où la situation veiendrait à perdurer quand on sait que les fonds déjà alloués peuvent être réaffectés ailleurs où certains pays éprouvent également des besoins.

Toucher la population affectée par les conflits

Financé à 8 milliards FCFA dont 6 milliards apportés par les partenaires et 2 milliards par le gouvernement congolais, le DDR, dont la durée d’exécution est de quatre ans (2023-2016), a été élargi après un mémorandum d’entente à 160 000 bénéficiaires pour une base de 20 000 intégrant à la fois les ex-combattants, les membres associés et des communautés.

Cet élargissement au relèvement communautaire s’explique, selon le Haut-commissariat à la réinsertion des ex-combattants, par la prise en compte de l’ensemble de la population affectée par les conflits. A cet effet, outre les quatre composantes classiques, deux nouvelles s’y ajoutent et tiennent compte du contexte global post-conflit dans le département du Pool et dans le pays. Cela, dans le cadre de la prévention des conflits et d’aide aux communautés en vue de renforcer leur résilience et leur capacité de production des moyens de subsistance.

Ainsi, pour tenir compte des besoins de relèvement de la population, les domaines tels que la prévention des violences communautaires et la résilience des communautés y ont été combinés aux quatre composantes.

« La nécessité du maintien de la gouvernance retenue dans le programme résulte des leçons tirées des expériences passées en matière de gestion des projets et justifie la prise en compte des préoccupations des partenaires et les innovations apportées dans le DDR », rapporte le mémorandum d’entente de l’exécution de ce programme.

Par ailleurs, la gouvernance du programme, telle que décrite dans son document initial, demeure inchangé, notamment son organigramme et ses mécanismes de suivi et évaluation.

Guy-Gervais Kitina

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