Deux officiers supérieurs des FAC obtiennent leur doctorat

Mercredi 18 Décembre 2013 - 19:00

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Le commissaire lieutenant-colonel Michel Innocent Peya et le capitaine Maurice Ibara ont présenté leur thèse doctorale le week-end dernier à l’auditorium de la bibliothèque universitaire de Brazzaville, sous le haut patronage de l’Université libre internationale de Bruxelles (ULB)

Le commissaire lieutenant-colonel Michel Innocent Peya a soutenu sa thèse de doctorat en management financier, et le capitaine Maurice Ibara en graphisme publicitaire et marketing management. Le jury était composé de Jean-Marc de Greff (président du jury), professeur de droit à l’ULB ; André Lemaylleux, professeur de management à l’ULB (rapporteur) ; Emmanuel Okamba, MCF-HDR, sciences de gestion, université de Paris-Est, Marne-la-Vallée (France) ; et Passingré Karim Ouédraogo, président de l’ULB, professeur de sciences, de gestion.

Dans sa thèse sur « l’efficacité de l’unité de commandement dans les organisations modernes du Congo », Michel Innocent Peya a insisté sur la notion de leadership consultatif et non autoritaire. Selon lui, le leader doit susciter l’adhésion de la collectivité au projet stratégique et managérial de l’entreprise : il garantit la continuité de l’organisation. Il a rappelé que plusieurs entreprises étaient dirigées par des militaires parce qu’ils étaient disciplinés, ordonnés et organisés, citant, entre autres, Napoléon et le général Charles de Gaulle. Selon lui, il faut de nouveaux instruments de commandement, et surtout concilier le dirigeant et le subordonné. Les décisions doivent être prises en tenant compte de l’information, suivant la théorie de Fayol.

À l’issue de sa soutenance, Michel Innocent Peya a déclaré à la presse : « Nous avons des propositions que nous mettrons à la disposition de la hiérarchie et surtout des responsables des organisations modernes pour qu’ils puissent les mettre à profit. Sous peu, nous mettrons à la disposition du monde scientifique, des chercheurs, du monde universitaire, un document qui pourra étayer l’ensemble des propositions que nous avons eu à faire, notamment dans l’atelier d’unité de sens que j’ai fondé. »

Le capitaine Maurice Ibara, dont le sujet de thèse était « Écopublicité et dynamique de la structure du marché des produits de consommation de masse au Congo : l’agent écologique intelligent», a expliqué que le Congo ne pouvait se développer que par ses produits. Et pour ce faire, il faut une bonne promotion des produits, car c’est grâce à l’intelligence économique que les Congolais pourront adapter les réalités d’ailleurs chez eux. Ils doivent savoir imiter, car une bonne imitation mène à la création.

Il a aussi expliqué comment le Coca-Cola avait été créé, faisant le parallèle avec le Molengé dont la préparation comporte, comme le Coca-Cola, une plante appelée letsendé en mbochi associée à d’autres éléments, ou le tsam associé au dafe.

Pour lui, le Congo doit faire l’inventaire de ses produits, comme le Molengé, qui est un produit susceptible d’aider le Congo. Il a regretté que le Congo néglige ses produits et recourt à des produits extérieurs, citant à ce propos le président Denis Sassou N’Guesso : « Un peuple qui ne produit pas ce qu’il consomme n’est pas un peuple libre. »

Emmanuel Okamba, de l’université de Paris-Est Marne-la-Vallée, qui a travaillé avec les impétrants quatre ans durant pour la préparation de ces thèses, est allé dans le même sens. Dans un monde globalisé, où les normes circulent d’un pays à un autre, le premier réflexe du consommateur est d’acheter ce qu’il a à sa disposition. Il a regretté que les Congolais consomment des produits importés alors qu’ils disposent de produits bio dans leurs champs, dans leurs forêts, à la portée de tous. Les Congolais, a-t-il souligné, ont tourné le dos à l’agriculture, à leurs forêts, pour vivre d’une économie de rente dont on sait qu’elle entraîne des comportements de prédation. Il a encouragé les Congolais à s’engager dans la recherche afin de trouver des normes permettant de mieux vendre les produits locaux.

Le jury présidé par Jean-Marc de Greff a octroyé le titre de docteur en sciences de gestion avec la mention « grande distinction » (très honorable) au commissaire lieutenant-colonel Michel Innocent Peya et au capitaine Maurice Ibara.

Bruno Okokana

Légendes et crédits photo : 

Photo 1: Michel Innocent Peya et Maurice Ibara. (© DR) ; Photo 2 : Photo de famille avec les membres du jury. (© DR)