Devoir de mémoire: les autochtones de Pointe-Noire commémorent la disparition d'Ota Benga

Vendredi 24 Mars 2023 - 14:35

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Dans le cadre des missions du Cercle des actions sociales pour la prise en charge de la personne vulnérable et la protection des peuples autochtone (CAPV) que dirige Mesmin Oraire Oba, une vidéo projection relatant l’histoire du jeune autochtone Ota Benga, natif de la région de l'Ituri, en République démocratique du Congo, kidnapé en 1903 et décédé en 1916 aux Etats-Unis, a été réalisée dans l’enceinte de la direction départementale de la Promotion des peuples autochtones de Pointe-Noire.

La CAPV lutte pour la promotion et la protection les droits des enfants vulnérables et des peuples autochtones dans les domaines de l'éducation, de la santé et de développement. La projection qu'elle a réalisée vise à susciter l’éveil des enfants et jeunes autochtones ponténégrins qu'elle scolarise dans le département de Pointe-Noire.

 « Nous avons organisé cette activité en mémoire d’Ota Benga pour encourager et motiver ces jeunes que nous encadrons à plus d’abnégation dans les études et aux métiers qu’ils apprennent », a indiqué Mesmin Oraire Oba.

L'histoire relate qu'Ota Benga, encore appélé Otto Bingo à l’état civil américain, est né dans la forêt de l’Ituri, vers 1883. Il est mort le 20 mars 1916 à Lynchburg, en Virginie, aux Etats-Unis. Autochtone de la tribu des Mbuti, il est kidnapé et amené comme captif en 1903 aux Etats-Unis avec d'autres enfants. Deux ans durant, il a été exposé dans diverses manifestation internationales, culturelles et scientifiques en tant que véritable captif et dans le zoo du Bronx, à New York. Il est libéré le 28 septembre par le maire de New York, grâce aux protestations d’un grand nombre d’Américains scandalisés. Il apprend ensuite à vivre dans la société civile occidentale. Après sa sortie, il est hébergé dans les orphelinats puis adopté après avoir appris l’anglais et s’être vu refaire les dents. Il travaille ensuite dans une manufacture de tabac en Virginie. Mais, malgré sa liberté, il se sentait malheureux étant le seul survivant de son clan en captif aux Etats-Unis. Se trouvant dans l’impossibilité de retourner dans son pays d’origine pendant cette période de la Première Guerre mondiale, Ota Benga décide de mettre fin à ses jours le 20 mars 1916 après avoir organisé un rituel toute la nuit.

Cette histoire a secoué la conscience des enfants autochtones présents à la cérémonie. « C’est ma première fois d'écouter le témoignage d’un enfant autochtone qui était déporté en captivité en Amérique et qui, malgré son humiliation, a travailllé dans une société avant de se donner la mort », a indiqué Verlaine, une autochtone en classe de 6e. Un autre collégien autochtone a dit :« Je suis très content d’apprendre cette histoire qui me donne le courage et la force d’aller à l’école pour devenir un grand homme demain ».

Notons que plus de vingt-quatre enfants autochtones de Pointe-Noire sont scolarisés par la CAPV dans six établissements, à savoir Alexis-Makosso, Ecole Loandjili-Faubourg, Ecole de Nanga, Ecole de Mpita, Ecole de Tchiniambi-Mbota et l’Ecole de Mengo. Ces actions sont également menées dans le département du Kouilou.

Charlem Léa Itoua

Légendes et crédits photo : 

1- Ota Benga /DR 2-Double image d'Ota Benga lors des expositions à New-York /DR

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