Dialogue national : plaidoyer pour la réouverture des médias fermés et la libération des journalistes emprisonnés

Jeudi 3 Décembre 2015 - 15:45

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La demande de l’ONG de promotion et de la défense de la liberté de la presse, Freedom for journalist-Afrique  (FFJ), a été faite au président de la République, à l’annonce de ce forum attendu dans le pays.

 

Dans un communiqué du 30 novembre, FFJ a demandé au président de la RDC, Joseph Kabila Kabange, de s’impliquer à la réouverture des télévisions et radios fermées à Kinshasa et à Lubumbashi, appartenant aux opposants politiques, dans la perspective d’un dialogue politique annoncé dans le pays.

Selon cette ONG, les télévisions et radios interdites d’émettre sont Canal Kin TV (CKTV), Canal Futur Télévision (CFTV), Radio Lisanga Télévision (RLTV), émettant à Kinshasa, et Radio Télévision Jua Lubumbashi (RTJL), émettant à Lubumbashi, au Katanga. CKTV est une propriété de Jean-Pierre Bemba, président du Mouvement de libération du Congo (MLC), détenu à la Cour pénale internationale depuis 2008, CFTV appartient à Vital Kamerhe, président de l’Union pour la nation congolaise (UNC), RLTV est un média de Roger Lumbala, président du Rassemblement des Congolais démocrates et nationalistes (RCD/N), actuellement en exil. Alors que RTJL appartient à Jean-Claude Muyambo, président de la Solidarité congolaise pour la démocratie (Scodé), détenu au CPRK. CFTV et RLTV ont été fermées pendant les élections de 2011, tandis que RTJL en 2014 et CKTV, en 2015, pour des raisons politiques.

Le plaidoyer de FFJ concerne également la libération des deux journalistes, Mwemero, d’origine burundaise arrêté à Uvira et transféré à Kinshasa, et de Daniel Safu, condamné à deux ans de prison ferme à Matadi, Kongo Central, pour « offense au chef de l’État » et « diffamation » à un député local. « Les opposants ont créé des médias pour contourner le refus systématique qui leur est imposé d’accéder aux médias publics. Dans une démocratie, la contradiction est un principe. La RTNC, média d’État s’est illustrée par son apologie à la pensée unique », a déclaré l’adjoint chargé d’assistance légale de FFJ, maître Emery Katanda.

FFJ s’est dite disposée à prendre une part constructive au dialogue avec son cahier des charges axé sur les réformes qui s’imposent aux médias dans un contexte de démocratie. Cette ONG èspère également que la réouverture de ces médias serait un signal fort destiné aussi bien à l’opinion publique interne qu’à la communauté internationale sur l’engagement du président Kabila à promouvoir la liberté de la presse dans le pays. «Le dialogue politique auquel nous souscrivons est un impératif aujourd’hui. Mais aller au dialogue avec un apaisement au sein de la corporation des journalistes rassurerait davantage les médias et les journalistes », a ajouté le chargé d’assistance judiciaire à FFJ, Me Gérard Nkashama.

Lucien Dianzenza

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