Dialogue national sans exclusive : le radicalisme de certains acteurs, déploré par la société civile

Jeudi 9 Juillet 2015 - 17:44

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Dans une déclaration datée du 9 juillet à Brazzaville, la Coordination nationale des réseaux et associations de la société civile pour la gouvernance démocratique et électorale (Coraged) s’est félicitée de la convocation du dialogue national par le président de la République, avant de fustiger le comportement de certains politiciens qui voudraient "déchirer le tissu social encore fragile dans le pays".

 

A quelques heures de l’ouverture le 11 juillet des travaux de ce dialogue, les acteurs politiques de la majorité présidentielle et de l’opposition ne parlent pas le même langage. La Coraged qui y voit une sorte d'impasse, mieux une menace de déchirement du tissu social encore fragile, rappelle les règles de démocratie. En effet, selon cette plate forme de la société civile, spécialisée sur les thématiques paix, droits de l’homme, gouvernance démocratique et électorale, la démocratie est un ensemble de règles permettant de gérer les contradictions, les conflits, les incompréhensions par le biais du dialogue et de la concertation. Ceci en vue de rechercher soit le compromis, soit le consensus ou toute autre forme d’accord que les parties prenantes tiennent pour légitime.

« Mais, force est de constater, qu’une frange des parties prenantes au jeu démocratique, notamment l’opposition radicale rejette cette démarche avec à la clé, une série de conditions rejetées par la partie adverse, ce qui ne crée pas le rapprochement favorisant le consensus tout au moins à ce niveau, sur la démarche », dénoncent ces responsables de la société civile.

La plateforme coordonnée par Céphas Germain Ewangui a également déploré le radicalisme des deux camps et a rappelé que la politique se veut être l’art et la science du possible. « Elle se veut également être l’ensemble des moyens mis en œuvre pour conjurer la méfiance, instaurer la confiance en faisant de sorte que tous les acteurs, en dépit des conflits de toute nature, se considèrent comme des partenaires, des adversaires, mais pas des ennemis, afin d’engendrer le développement harmonieux d’un corps social et complexe », poursuit la déclaration.

 Ainsi,  ces organisations de la société civile ont interpelé l’ensemble de la classe politique congolaise à tout mettre en œuvre pour surmonter les impasses, les blocages et à juguler toutes les formes de risques de fracture sociale. Le but étant de rechercher ensemble, des solutions susceptibles d’aider le Congo à avancer vers la consolidation de la démocratie et de l’Etat de droit.

« La démocratie ne se construit pas dans le radicalisme et dans l’extrémisme »

Circonscrivant le contexte actuel, le coordonnateur national de la Coraged, Céphas Germain Ewangui, a lui aussi, dénoncé les écarts de langage sinon de position entre d’une part la majorité présidentielle et d’autre part l’opposition dite radicale.  « Une fois de plus, les organisations de la société civile tiennent à rappeler aux uns et aux autres que la démocratie que nous souhaitons voir se consolider dans notre pays, ne se construit jamais dans le radicalisme, dans l’extrémisme tant de la part des uns que des autres. Il est bien entendu, bien compris que la vie politique si ce n’est qu’elle est faite de confrontation d’idées, confrontation des projets de société, confrontation d’idéologie, confrontation sur telle ou telle option à prendre, mais au-delà, la démocratie apparaît », a-t-il insisté, invitant toutes les parties à  fléchir tant soit peu leur position jusque-là rigide pour sauver l’essentiel, car aucune des parties n’a raison dans l’absolu et aucune autre n’a également tort dans l’absolu.

 

Parfait Wilfried Douniama

Légendes et crédits photo : 

Céphas Germain Ewangui et Me Thomas Djolani présidant la cérémonie ; les membres de la Coraged pendant la déclaration ; crédit photo Adiac

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