Diaspora : près de six cents milliards de dollars envoyés dans les pays en développement en 2014

Mercredi 17 Juin 2015 - 16:30

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Le rythme n’a cessé de s’accélérer au cours de cette dernière décennie, avec des envois de fonds atteignant 583 milliards de dollars américains l’année dernière, dont 436 milliards transférés des pays développés vers les pays en développement.

La Banque mondiale (BM) a publié ces chiffres, le 16 juin, en marge de la première journée internationale des transferts d’argent des migrants. Une fois encore, l’institution de Bretton Woods a déploré les coûts élevés des transferts de fonds et surtout leur impact pour les plus démunis. En effet, voilà près de  7 ans que la BM a commencé à suivre le coût des services d’envoi de fonds internationaux. À l’époque, les frais s’élevaient déjà à 10%. « Les transferts d’argent coûtaient 30 milliards de dollars américains aux migrants. Cela équivaut au montant de l’ensemble de l’aide publique au développement consacrée chaque année par les Etats-Unis d’Amérique aux pays en développement », indique la BM.

Il y a eu une initiative en 2009 du G8. L’objectif était d’arriver à ramener le coût des envois de fonds internationaux de 10 à 5% dans un délai de cinq ans. Cette initiative a été adoptée ensuite par le G20. L’on a observé une certaine évolution, avec une chute du coût des envois de fonds. Il est passé à un peu moins de 8%. Les estimations de la BM signalent que le gain pour les familles étaient de l’ordre de 60 milliards de dollars américains. Mais d’autres facteurs ont failli plomber les efforts d’allégement de ces coûts, notamment les contrôles de conformité et la surveillance plus accrue des banques. La conséquence est la difficulté d’accès des prestataires des services d’envoi de fonds aux comptes bancaires.

Assurée par une meilleure connaissance des pratiques des envois de fonds entre trente-deux des principaux pays émetteurs et quatre-vint-neuf pays destinataires, soit un total de deux cent vingt-sept couloirs de transferts, la BM espère relancer le débat lors des prochains pourparlers. Dans le cadre du Forum mondial sur les envois de fonds et le développement 2015 qui se tiendra à Milan, elle compte présenter l’objectif Smart Remitter Target qui vise à assurer un suivi des envois de fonds de manière plus pointue. « Le but est de faire en sorte qu’il y ait, dans chaque couloir, au moins trois prestataires de services d’envoi de fonds dont les frais ne dépassent pas 3% », précise la BM. D’autres cas de figure sont étudiés. Il y a, par exemple, le défi d’arriver à au moins un service dans chaque couloir disponible à un prix sensiblement moins élevé que la moyenne pratiquée au sein de celui-ci. Les efforts à réaliser en cette matière devront concourir ainsi à rendre un grand service aux populations les plus pauvres. À terme, l’objectif est d’assurer un accès universel aux services financiers à l’horizon 2020.  

Laurent Essolomwa

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