Diplomatie : adhésion du Togo au Commonwealth

28-06-2021 11:45

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Suite à un long processus entamé depuis 2014, le Togo pourrait officialiser son affiliation au Commonwealth l'année en cours.

Une mission de l’organisation séjourne à Lomé pour des discussions directes avec les autorités togolaises. La démarche d’adhésion au Commonwealth - une organisation intergouvernementale composée de 54 États membres, presque tous d’anciens territoires de l’Empire britannique - a démarré en 2014. Le Commonwealth a pour mission de promouvoir une série de valeurs communes à ses membres telles que l’égalité, la non-discrimination, la démocratie et la primauté du droit. La mission du Commonwealth va échanger avec le Premier ministre, victoire Tomegah-Dogbé et des membres du gouvernement. Elle va également rencontrer d’autres acteurs de la vie socio-économique. "

Le Commonwealth a dépêché une mission dans le pays qui va échanger avec les premiers responsables du pays, les organisations de la société civile, les médias et un certain nombre de partis politiques. La mission qui est là est une mission d’évaluation qui aura à verser ses conclusions aux chefs d’Etat et de gouvernements de l’organisation qui donneront ensuite leur réponse à la requête du Togo", a indiqué le ministère de la Communication sur les médias. Ajoutant : « Tout cela participe de la volonté du chef de l’Etat d’ouvrir le pays à d’autres partenariats. Le Togo ne quitte pas la francophonie, il demeure membre à part entière. Il reste un pays francophone. On va seulement renforcer les programmes d’enseignement de l’Anglais. C'est un État indépendant et peut adhérer à l’organisation de son choix. Ce n’est pas une façon de couper les ponts avec la France. Nous voulons simplement réactiver d’autres partenariats". "Nous allons également nous frotter à d’autres cultures" , a déclaré le directeur de cabinet du ministère de la Communication, Franck Missité. La langue officielle du Togo est le français. Les deux langues nationales sont: l'éwé et le kabiyè.

Selon le rapport 2014 de l’Organisation internationale de la francophonie, le Togo compte 39 % de francophones dans sa population. C'est quoi le Commonwealth ? Il est un marché de 2,4 milliards de consommateurs qui regroupe 54 pays, et qui comprend des économies avancées et des pays en voie de développement. Ce qui constitue une opportunité pour le pays. Les Etats membres ont convenu d'objectifs communs tels que le développement, la démocratie et la paix, des valeurs et principes exprimés dans la Charte du Commonwealth. Ses racines remontent à l'Empire britannique. Depuis 1949, des pays indépendants d'Afrique, des Amériques, d'Asie, d'Europe et du Pacifique ont rejoint l'organisation. Le dernier en date est le Rwanda, en 2009. Il est piloté par un secrétariat créé en 1965.

Avant l'annonce du Gabon et du Togo, des pays membres de la Francophonie, de leur volonté d'intégrer le Commonwealth, d'autres l'ont fait avant, le Cameroun et le Rwanda, aussi des pays francophones. Contrairement à la Francophonie, le Commonwealth semble avoir gagné en réputation au sein des pays africains, pour son modèle de développement, selon plusieurs analystes. Selon l'analyste politique Sylvain Nguessan, il existe "un mythe dans les pays francophones qui dit qu'il faut être un pays anglo-saxon pour pouvoir se développer". "Aucune colonie francophone n'a pu se développer jusqu'à présent contrairement aux pays anglo-saxons qui ont pu un tant soit peu prendre leur envol", souligne M. Nguessan.

Ce dernier donne en exemple "le Rwanda, qui après son basculement dans le Commonwealth, a pu susciter un certain mode de vie qui est envié un peu partout en Afrique". Il affirme dans ses analyses " le Royaume-Uni laisserait plus de liberté aux dirigeants anglophones, contrairement à Élysée ou au Quai d'Orsay, qui chercherait à tout contrôler. Certains se disent qu'il y a une manière de réfléchir à la francophone et une manière de réfléchir à l'anglo-saxon. Et que quand on est anglo-saxon, on est plus enclin à se prendre en charge, on est plus porté sur l'entreprenariat". Certains pays d'obédience pensent que s'ils basculaient dans le Commonwealth, ils pourraient jouir d'un minimum d'autonomie.

Noël Ndong

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