Diplomatie : le chef de mission de l'UE sommé de quitter la RDC

Samedi 29 Décembre 2018 - 15:15

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Bart Ouvry est victime de la mesure de rétorsion contre le Conseil européen dont le maintien des sanctions à l'égard de quatorze dirigeants congolais a été mal digéré par Kinshasa.

Après avoir annoncé des mesures de rétorsion à la suite du maintien, par l’Union européenne (UE), des sanctions européennes visant quatorze officiels congolais dont Emmanuel Ramazani Shadary, le candidat du Front commun pour le Congo à la présidentielle du 30 décembre, le gouvernement congolais est passé à l’acte, le 27 mai. Un ultimatum a été adressé à l’ambassadeur de l’UE en République démocratique du Congo (RDC), Bart Ouvry, sommé de faire ses valises et de quitter le territoire congolais. L’intéressé a jusqu’à ce samedi soir, la veille des élections, pour s’exécuter. C’est en tout cas l’annonce-phare ayant caractérisé la rencontre que le ministre des Affaires étrangères,  Léonard Shé Okitundu, a eu, dans son cabinet, avec les diplomates occidentaux. Parmi eux, le chef de mission de l'UE, le Belge Bart Ouvry, qui a appris séance tenante la nouvelle de son expulsion.

Kinshasa qui n'a jamais digéré les restrictions imposées à ses dirigeants (interdictions de visa et gel des avoirs) croit le moment venu de rendre la monnaie de la pièce au Conseil européen sommé de rappeler son ambassadeur. Le ministre des Affaires étrangères a saisi cette occasion pour rappeler tous les efforts consentis par le gouvernement de la RDC en vue d’amener l’UE à lever ou à suspendre ses sanctions. « Ce plaidoyer, patiemment engagé, demeure sans écho surtout après le renouvellement desdites mesures par le Conseil européen de ce mois de décembre 2018 », a déclaré le patron de la diplomatie congolaise, dépité par l’inflexibilité de l’UE dont la position est restée inchangée jusqu’à ce jour. « Cette mesure, d'une part, sanctionne le comportement répréhensible de l'intéressé et, d'autre part, s'inscrit dans le cadre de la réciprocité prépensionnée », a justifié Léonard She Okitundu.

La décision de Kinshasa ravive de plus bel la tension avec la Belgique qui, par la voie de son ministre des Affaires étrangères, Didier Reynders, la juge inacceptable parce que directement liée au contexte des élections en RDC. « Les violences se poursuivent. Il faut un véritable sursaut. Nous attendons des élections crédibles. C'est la demande des présidents des différents Etats de la région autour de la RDC, c'est la demande de l'Union européenne comme de la Belgique », a-t-il dit. L'UE, quant à elle, juge cette mesure « totalement injustifiée » et « contreproductive » à la veille des élections générales en RDC. 

Rappelons que ces sanctions de l’UE avaient été prises en 2016 et 2017, dans la foulée de la répression des manifestations d'opposants et en raison du report de la présidentielle qui aurait dû se tenir il y a deux ans. Elles ont été prolongées mi décembre 2018 au grand désenchantement des autorités congolaises.  

Alain Diasso

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