Discours sur l’état de la nation : Félix Tshisekedi évalue son action en 2020

Lundi 14 Décembre 2020 - 18:54

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Le deuxième discours sur l’état de la nation du chef de l’Etat, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, devant le Parlement réuni en congrès, le 14 décembre, était une occasion pour lui de partager avec ses compatriotes sa détermination à poursuivre les réformes nécessaires engagées dans tous les secteurs de la vie nationale aux fins d’améliorer le vécu quotidien de la population suivant le leitmotiv « Le peuple d’abord ».

L’occasion était donnée au cinquième président du Congo indépendant de faire le bilan de son action durant l’année 2020 en passe de se terminer. Retraçant les moments-clés ayant ponctué la vie de la nation tout au long de l’année en cours, le chef de l’Etat a, tout en rappelant le contexte ayant prévalu à la mise en œuvre de la coalition FCC-Cach considérée alors comme un cadre politique et institutionnel propice à la matérialisation des réformes à engager, conclu à l’inefficience de ce partenariat politique. « Malgré les efforts que j’ai déployés, les sacrifices que j’ai consentis et les humiliations que j’ai tolérées, cela n’a pas suffi à faire fonctionner harmonieusement cette coalition », a-t-il regretté. Ses espérances de voir cette coalition relever les défis de tous ordres qui s’imposaient au pays ont été vite déçues par la réalité des faits.

FCC-Cach, rupture confirmée

 Face à la situation qui menaçait à la longue le fonctionnement normal des institutions dont il est le garant, il lui fallait agir. Ce qui a été fait en trois temps : Appel au rassemblement dans une Union sacrée de la nation, initiation des larges consultations des forces vives de la nation et publication des décisions prises. La nécessité de rompre avec une coalition FCC-Cach devenue paralysante pour l’action  du gouvernement aura constitué, ainsi qu’il l’a reconnu, l’un des points majeurs de convergence entre la très large majorité des personnes consultées et lui. Et d’égrener les prochaines étapes à franchir : nomination d’un informateur aux fins d’identifier une coalition conformément à l’article 78 de la Constitution – formation d’un gouvernement de l’Union sacrée de la nation censée travailler en harmonie avec le chef de l’Etat et mise en œuvre des réformes issues des consultations.

Faisant un clin d’œil aux députés dont il a loué le sens patriotique élevé tout en les exhortant à implémenter un nouveau mode de gouvernance pour un Congo pacifié, plus démocratique et plus solidaire, le chef de l’Etat a invité le prochain bureau à se pencher sur « la revalorisation de la mission parlementaire tout en veillant à un meilleur traitement des élus du peuple ». Le moment est venu, a-t-il indiqué, faisant sans doute allusion à la perspective du renouvellement du bureau à la chambre basse, « de comprendre qu’il n’y a pas d’alternative à la construction démocratique que dans la paix et la concorde nationale, aussi laborieuse soit-elle ».

Rapatriement des reliques de Patrice Lumumba 

Saluant le processus de maturation de la démocratie en RDC, à ses yeux irréversible, le chef de l’Etat a annoncé le rapatriement en marge de la célébration des soixante et un an d’indépendance en juin 2021 - des reliques de Patrice Emery Lumumba, un des héros nationaux, à qui la patrie compte, enfin, donner une sépulture digne. Abordant le chapitre sécuritaire, le président de la République a déploré la persistance de l‘insécurité dans la partie est du pays perpétrée par des forces négatives en proie actuellement à une traque assidue des Fardc. Plaidant pour le rétablissement de l‘autorité de l’Etat dans ce coin du pays pour lequel il sollicite un soutien populaire, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo s’est voulu rassurant quant à la capacité des forces loyalistes à défendre l‘intégrité du territoire national.

2020 aura aussi été l’année de la formalisation de la reprise de la coopération militaire avec les Etats-Unis, laquelle coopération a été matérialisée par la signature d’un mémorandum d’entente, a indiqué le président de la République. Et d’annoncer, cette fois-ci dans le cadre de la coopération avec la France, la création d’une école de guerre en RDC d’ici l’année prochaine, en vue d’assurer la remise à niveau des officiers militaires dans tous les domaines. Entre-temps, les travaux de construction de l’académie de police  et du ministère de la Défense pourront débuter dès 2021 sur financement de l’Union européenne, a-t-il ajouté.  

Eau et électricité, une priorité

Le chef de l‘Etat a égrené plusieurs autres réformes ayant émaillé son action  en 2020 notamment dans le domaine de la desserte en électricité et en eau potable. Deux usines de production d’eau potable sont actuellement en construction pour résorber le déficit en cette matière dans la ville-province de Kinshasa, a-t-il indiqué. Il s’agit de l’Usine de Lemba-Imbu dont la production finale sera de 220.000 mètres cubes/jour et de Binza Ozone qui produira à terme 300.000 mètres cubes/jour. Concernant le projet Grand Inga, le chef de l’Etat a indiqué que son financement est en passe d’être bouclé avant d’ajouter que l’Autorité de régulation du secteur de l’électricité, l’Agence nationale d’électrification ainsi que le service énergétique en milieu rural et périurbain sont pleinement opérationnels depuis la désignation de leurs animateurs.

Au plan environnemental, Félix Tshisekedi a indiqué avoir instruit la formalisation du premier document de politique forestière devant poser les jalons de la révision du Code forestier. De la riposte à la covid-19 pour laquelle il a exhorté ses compatriotes au respect des règles édictées par les autorités sanitaires à la gratuité de l’enseignement de base qui a vu plus de 4 millions d’enfants intégrer ou réintégrer le système éducatif, en passant par le retour de la RDC dans le concert des nations, Félix-Antoine Tshisekedi aura ressassé, dans un discours minuté, ses principales réalisations en 2020 avec l’espoir d’en faire encore un peu plus l’année prochaine, l’année de sa mandature à la tête de l’Union africaine.  

Alain Diasso

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