Distribution d'eau potable : pas d’ouverture sans un contrôle strict des opérateurs privés intéressés

Mercredi 30 Octobre 2013 - 18:30

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

Un document stratégique est en cours d’élaboration pour redéfinir la mission publique de l’eau après le désengagement de l’État et, surtout, établir les qualifications à réunir pour évoluer dans ce secteur.

 Un important atelier technique se tient depuis quelques jours au Cercle de Kinshasa pour réfléchir sur cette épineuse question. Organisés par le Copirep, ces travaux ont pour obectif de relire le projet de contrat de concession de la Régideso. Le Copirep a réuni à cet effet tout un comité de relecture constitué des représentants des ministères du Portefeuille, des Ressources hydrauliques et des Finances. Au-delà, il y a aussi les représentants de la Régideso, du consultant privé et bien entendu du Copirep.

Abordé sur ce sujet, le secrétaire général de la Régideso, Jean-Pierre Engau, a confirmé la présence à ces travaux du géant de la distribution d’eau en RDC. Pourquoi parler d’un contrat de concession à la Régideso ? D’abord, le principal enjeu est lié aux mutations du paysage institutionnel du secteur de l’eau potable, après le désengagement de l’État congolais. Ce retrait a désormais ouvert la possibilité de voir émerger des privés dans ce secteur jadis sous le monopole de la Régideso. Cela explique même la transformation de la Régideso en société commerciale. Ensuite, il y a un deuxième élément important. « L’État a opté pour une vision stratégique dans le cadre de la loi fondamentale, c’est-à-dire de la décentralisation.  À terme, l’eau deviendra une affaire des provinces, et cela entraîne aussi une mutation des structures de la Régideso ».

Dès lors, pour fonctionner, la Regidéso se réfère à un document qui définit la mission de service public de l’eau que l’État lui confie. Le document en question s’appelle « contrat de concession ». Les discussions se font ensemble avec Nodalis, le consultant recruté par le Copirep. Vu sous cet angle, ces discussions sont d’une importance capitale pour l’État, le concédant, et la Régideso, le concessionnaire. Elles permettent déjà d’identifier les opérateurs et d’établir les modalités de leur intervention dans le secteur.

Le réseau de distribution de la Régideso n’étant pas déployé sur l’étendue de la ville de Kinshasa, plusieurs privés dont les ONG ont commencé à fournir de l’eau potable, particulièrement dans les zones périurbaines. Sa signature sera un grand moment, a-t-il reconnu, car il sera enfin possible de savoir qui fait quoi dans ce secteur, qui doit intervenir, et sous quelle responsabilité et quelle réglementation.

Du côté du consultant, l’on se veut optimiste sur l’issue de ces travaux. Son travail va consister en des conseils, notamment des actions, des réformes et mesures pour permettre l’atteinte des objectifs. Des échanges se sont étalés ces quatre dernières années, et l’atelier sur le contrat de concession est justement le dernier élément de l’édifice.

« La Régideso aura désormais une relation contractuelle avec l’État qui tournera autour du contrat de concession. C’est un contrat de performance », a expliqué Daniel Tapin. Il est important que la Régideso reçoive l’appui d’un bureau qui a une longue expérience dans le domaine de la distribution d’eau, au travers un contrat de service. Le double objectif recherché est d’aider la Régideso à améliorer la desserte en eau potable, et à atteindre les performances.

Laurent Essolomwa

Légendes et crédits photo : 

Photo 1 : Jean-Pierre Engau Phot 2 : Daniel Tapin