Diversification de l’économie : le gouvernement congolais entend valoriser l’industrie gazière

Samedi 14 Mai 2016 - 15:37

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Les produits dérivés du gaz, les engrais ou l’urée, le méthanol et l’électricité, ne sont pas touchés par la baisse des prix des matières premières dont le pétrole. Le gouvernement congolais interdisant le torchage du gaz, s’est engagé à exploiter ces ressources gazières pour combler le déficit pétrolier, tout en développant l’accès à électricité, les secteurs agricole et industriel.

Le Cabinet Mott MacDonald, un bureau d'études et de conseil en ingénierie multi-spécialisée britannique, chargé par l’Etat congolais de conduire l’étude structurante de la filière gaz, a rendu sa copie le 12 mai dernier. Lors d’un atelier de restitution patronné par le Premier ministre Clément Mouamba, les experts ont décrié le torchage du gaz comme un gâchis énergétique et un désastre environnemental.

La République du Congo possède des réserves importantes de gaz non-associé qui sont presque intactes. « Seul le gaz associé est produit, mais sa valorisation est jugée encore insuffisante », admet le Premier ministre, Clément Mouamba, estimant que la préservation et la monétisation des ressources en gaz peuvent participer à la réduction des effets négatifs du niveau bas des prix du pétrole sur le budget et l’économie congolaise.

Le torchage du gaz, une pratique très courante dans l’exploitation pétrolière, consiste à brûler le gaz qui s’échappe du puits lors de l’extraction du pétrole. Exploiter le gaz qui est en plus faible quantité que le pétrole dans les puits reviendrait à faire de lourds investissements pour les compagnies pétrolières.

Dans quel cas le gaz peut-il aider le Congo à diversifier réellement son économie ? A l’avis des experts de Mott MacDonald, il est nécessaire de mettre en place un cadre légal propice à une synergie et une coopération entre opérateurs afin de soulager l’espace économique : les engrais tirés du gaz pourraient contribuer à l’édification d’une industrie agroalimentaire au Congo, et être destinés à l’exportation. «C’est un facteur essentiel de l’indépendance alimentaire », a estimé le Premier ministre congolais.  

 Quant au méthanol, son exploitation pourrait conduire à l’industrie de vernis-lacque, de peinture, de ciment, d'encre, d'antigel, de colorants, de plastique et diverses peintures industrielles. Il est également un carburant pour les fusées. Ces chantiers, s’ils sont rationalisés, pourraient créer plusieurs secteurs d’activité, sources de richesses et d’emplois.

Une économie verte, un développement durable

Depuis 2012, le Congo a adhéré à l’initiative de Réduction de torchage de gaz mondial (GGFR) en partenariat avec la Banque mondiale. Le GGFR vise fondamentalement la réduction des émissions de gaz à effets de serre et la protection de l’environnement. « Elle fait obligation aux Nations et entreprises qui y adhèrent pour  réduire progressivement le torchage de gaz, jusqu’à zéro à l’horizon 2030 pour les installations anciennes, et zéro torchage, immédiat pour de nouvelles installations », a précisé le ministre des Hydrocarbures, Jean-Marc Thystère Tchicaya.

Cet engagement du gouvernement congolais, selon Thystère Tchicaya, s’inscrit dans la ligne droite des engagements pris à l’issue de la Conférence sur le climat de Paris(Cop21) en décembre dernier. Outre l’engagement de l’Etat congolais à contribuer au maintien de la température planétaire en deçà de 2°C, le pays milite en faveur d’un développement durable, c’est-à-dire qui prend en compte la préservation et la promotion de l’environnement, des réserves naturelles, notamment des forêts, cours d’eau, espèces animales et végétales protégées…   

Malgré quelques efforts, d’après des ONG et partenaires techniques financiers, le Congo a encore du chemin à parcourir. A ce titre, le Cabinet Mott MacDonald suggère «l’entrée en vigueur du nouveau code des hydrocarbures pour cette année 2016 ; l’établissement et l'entrée en fonction d’une agence de régulation pour le secteur gazier ; les études d’ingénierie ; l'autorisation et le financement pour le gazoduc commun dès 2017, etc. »   

 

Fiacre Kombo

Légendes et crédits photo : 

-Au milieu Clément Mouamba, à gauche Thystère Tchicaya et à droite Djibrilla Issa de la Banque mondiale - Le Premier ministre entouré des membres du gouvernement

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