Diversification de l'économie : pas de résultats avant trois ans

Lundi 16 Novembre 2015 - 15:30

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L’économie de la Chine tournera au ralenti au cours des prochaines années, avec des taux projetés à 6,8% en 2016 et 6,2% en 2017 (source OCDE). Du côté de la primature, l’on réaffirme l’urgence de diversifier pour chercher d’autres niches de croissance. Toutefois, le processus tient d’une politique structurelle et non conjoncturelle.

Abordant l'épineuse question de la reprise de la croissance mondiale, l’Organisation de coopération et de développement (OCDE) reste convaincue que "tout nouveau ralentissement brutal dans les économies émergentes entraînerait un affaiblissement de la croissance mondiale à 2,9%". Cela fait ainsi peser des incertitudes sur les perspectives à court terme. Toutefois, elle espère toujours un raffermissement de la croissance économique qui devrait atteindre 3,3% en 2016 et 3,6% en 2017.

Pour l’OCDE, une reprise mondiale nécessitera un rééquilibrage en douceur au profit de la consommation et des services en Chine, et une relance soutenue des investissements dans les économies avancées. En rapport aux économies émergentes, plusieurs contraintes sont identifiées. Il s'agit notamment de la baisse des prix des produits de base, du durcissement des conditions de crédit ainsi que de la contraction de la croissance de la production potentielle. Enfin, l’OCDE a appelé les pays développés à être plus ambitieux dans leurs mesures de soutien à la demande et dans la poursuite des réformes structurelles.

Quant à la RDC, l'on a noté que la croissance économique a reposé essentiellement sur les mines. Cependant, les retombés n’ont pas été significatives sur  les recettes fiscales, en raison des régimes dérogatoires dont bénéficiait le secteur en phase d’exploration. En effet, lors de la promulgation du Code minier en 2002, la plupart des entreprises minières opérant en RDC étaient encore en pleine phase de recherche.

Pour faire face à l’enjeu du développement inclusif de la RDC, le gouvernement a initié en 2012 un vaste programme visant spécialement l’amélioration des conditions de vie de la population et la diversification de l’économie nationale. Il ne s’agit nullement d’un processus de quelques années, a prévenu le gouvernement. En effet, les changements attendus sont plutôt structurels. Selon l'exécutif national, il revient au gouvernement de poser les bases de cette diversification en initiant le processus. À terme, l’objectif est d’arriver à booster les secteurs productifs hors ressources naturelles.     

Sicomines en production

Depuis octobre dernier, le volet minier des contrats sino-congolais à l’origine de la création de la Sicomines (Sino-congolaise des mines avec les parts sociales suivantes : Gécamines 32% et entreprises chinoises 68%) a connu une évolution intéressante grâce à l’entrée en production de la société. La première phase permet d'assurer une production annuelle de 125 000 tonnes de cuivre raffinée avant de passer à 250 000 tonnes dans la seconde phase. Voilà qui rassure sur la capacité du pays à rembourser la dette contractée auprès des partenaires chinois, qui ont financé des travaux dans le cadre de la modernisation des infrastructures nationales. Il s’agit de douze projets présentés comme les plus urgents pour la population.

Autre précieux renseignement, les gisements sont estimés à 10 millions de tonnes de cuivre et 6 millions de tonnes de cobalt, classant ainsi la Sicomines au premier rang des opérateurs miniers de l’Afrique et au top dix des premiers producteurs à travers le monde. L’autre retombée est le recrutement de 3000 employés dont 75% de Congolais dans ce projet. À cela, il faut signaler une clause dans les contrats qui prévoit de prendre en compte le transfert des connaissances et des technologies.

Laurent Essolomwa

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