Droits de l’Homme : des faiseurs d’opinion sensibilisés sur l’abolition de la peine de mort au Congo

Mardi 22 Septembre 2015 - 16:30

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L’atelier de sensibilisation organisé du 22 au 23 septembre par la Fédération internationale de l’action des chrétiens pour l’abolition de la torture (FIACAT), en partenariat avec l’Action des chrétiens pour l’abolition de la torture au Congo (ACAT) et d’autres partenaires, vise à contribuer à l’abolition de la peine de mort en République du Congo.

 La rencontre, qui se tient en prélude du séminaire des parlementaires francophones de la sous-région sur l’abolition de la peine de mort prévu pour octobre prochain, regroupe les acteurs de la société et quelques institutions de la République devant plusieurs départements. Les différents intervenants qui se sont succédé à l’occasion de la cérémonie d’ouverture ont tous plaidé pour l’abolition de la peine de mort au Congo. C’est le cas de l’ambassadeur de l’Union européenne au Congo, Saskia de Lang, qui a rappelé que tous les pays de son continent sauf deux (Biélorussie et Russie) ont aboli la peine de mort. Mais sur les deux restants, une seule, Biélorussie continue les exécutions.

« L’union européenne veut partager sa conviction que la pleine de mort est un châtiment cruel et inhumain, irréversible, non dissuasif qui a été appliqué parfois à des innocents ou à des personnes irresponsables parce qu’elles étaient trop jeunes ou trop malades pour comprendre leurs actes. La peine de mort ne répare pas le crime quelle que soit l’horreur de ce crime. Elle n’est pas dissuasive puisque la criminalité est aussi élevée dans les pays qui l’appliquent que dans les pays qui ne l’appliquent pas », a-t-elle plaidé.

Saskia de Lang a également rappelé que le continent africain était actuellement divisé en trois groupes : les abolitionnistes au nombre croissant, les pays qui ont un moratoire, dont le Congo, et ceux qui continuent d’appliquer la peine de mort. « Je pense que le Congo peut suivre les abolitionnistes sans crainte de se diviser sur le sujet. Le moratoire sur les exécutions à 33 ans. Des condamnations à mort sont régulièrement commuées en prison à perpétuité sans provoquer de polémique », a-t-elle conclu.

Présidant la cérémonie, le directeur du cabinet du ministre de la Justice et des Droits humains, Alphonse Dinard Moubanghat Mokonzi, a précisé qu’au-delà des positions doctrinales entre les partisans et les adversaires de la peine de mort et de sa complexité émotionnelle, le débat sur le châtiment suprême ne doit jamais éluder le droit à la vie. Car, depuis 1982, la République du Congo observe un moratoire de fait sur la peine de mort. « À l’occasion de la révision de tous les codes usuels en vigueur au Congo, un débat va s’instaurer probablement sur la problématique de la peine de mort. Le présent atelier est pour nous la meilleure opportunité pour préparer les esprits à ce débat, surtout que cet atelier arrive un mois avant le séminaire parlementaire sur cette problématique », a-t-il indiqué.

Il a, par ailleurs, invité les panelistes à formuler des recommandations pertinentes à l’endroit des experts chargés de la révision des codes et les faiseurs d’opinion ainsi qu’à l’endroit des parlementaires qui seront appelés à se prononcer sur les projets de révision du code pénal.  Rappelons que l’atelier de Brazzaville fait suite à ceux de septembre 2014 à Bamako au Mali et de mars 2015 à Niamey au Niger. Il est le premier du genre en Afrique centrale. Le chargé de mission de la FIACAT, Guillaume Colin, espère que les débats seront aussi riches qu’au Mali et au Niger et l’ensemble des participants repartiront avec les éléments essentiels en vue de sensibiliser la population et les pouvoirs publics à l’abolition de la peine de mort au Congo.  

 

 

Parfait Wilfried Douniama

Légendes et crédits photo : 

Photo de famille; crédit photo Adiac

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