Droits de l’Homme : l’Acaj condamne les menaces et intimidations contre les opposants à la révision constitutionnelle

Mardi 30 Décembre 2014 - 16:45

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L’ONG demande au chef de l’État de mettre fin à ces actes.

Dans le plaidoyer du 29 décembre, l’Association congolaise pour l’accès à la justice (Acaj) a épinglé le cas de l’ancien député et président de l’association socio-culturelle Lwanzo Lwa Mikuba, Vano Kalembo Kibiko. L’ONG a noté qu’après qu’il a été empêché, le 28 décembre, par la Direction générale de migration (DGM) de voyager pour Paris avec son épouse et ses deux enfants, Vano Kalembo Kibiko a été arrêté le 29 décembre dans le parking de la DGM par plusieurs policiers avant d’être acheminé au Parquet général de la République (PGR) où il est en train d’être entendu.

Selon l’Acaj, il serait reproché au député honoraire une déclaration faite dans les médias de Lubumbashi par laquelle il s’est opposé à la révision constitutionnelle. Il lui serait aussi reproché le fait d’avoir dit soutenir la candidature du gouverneur de province du Katanga, Moïse Katumbi, à l’élection présidentielle de 2016.

Le président de l’Acaj, Me Georges Kapiamba, a également indiqué avoir reçu plusieurs doléances des membres des partis politiques tant de la majorité présidentielle que de l’opposition politique ainsi que des organisations de la société civile faisant l’objet des menaces et/ou des intimidations des services de sécurité dont l’Agence nationale de renseignement (ANR) à cause de leur opposition à toute révision constitutionnelle, notamment de l’article 220 qui limite à deux le mandat du président de la République. « Nous condamnons fermement ces actes et demandons au président Joseph Kabila à les faire cesser, car contraires aux articles 23 et 30 qui garantissent à tout citoyen la liberté d’expression et d’opinion et la liberté de circulation », a ajouté ce juriste.

Cette ONG, qui dénonce l’arrestation et la détention de Vano Kiboko, le procureur général de la République, a exigé sa libération sans condition et une enquête indépendante afin d’identifier les auteurs et commanditaires de ces violations des droits de l’Homme. L’Acaj dit, par ailleurs, craindre que ces menaces et intimidations, dirigées contre des citoyens à cause de leurs opinions, fassent partie d’une politique systématique visant l’instauration d’un régime dictatorial en RDC qui est pourtant contraire aux valeurs des droits de l’Homme.

« L’arrestation et l’audition de M. Vano Kiboko Kalembe sont fondamentalement illégales. La justice ne doit pas être instrumentalisée dans une société démocratique pour intimider ceux qui expriment librement légitimement leurs opinions sur la conduite des affaires publiques, sur les échéances électorales ou qui contredisent les points de vue du gouvernement », a, pour sa part, déclaré le chargé de protection à l’Acaj, Me Didier Kalemba.

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

Le président de l'Acaj, Georges Kapiamba/Photo Adiac